À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Atteint d’un cancer, le capitaine Caldwell entreprend sa dernière mission, tel un kamikaze : détruire la planète Endora parce que ses habitants veulent mettre un frein aux visées expansionnistes des Terriens dans l’univers. Au contact des Endoriens cependant, il est impressionné par leurs valeurs morales, d’autant plus qu’il apprend qu’ils peuvent guérir son mal. Changera-t-il de camp ? Les Terriens avaient pensé à cette possibilité mais n’avaient pas tout prévu.
Commentaires
On peut sans doute rattacher Patrick Labelle au courant mollo basic, composé de jeunes représentants qui refusent une SF intériorisante. Il accorde la priorité au récit axé sur le divertissement et l’aventure. Ses personnages coupent court aux considérations psychologiques ou métaphysiques.
« Endora » se veut donc un récit sans prétention. De plus, il me semble assez représentatif de la démobilisation des jeunes d’aujourd’hui face aux grandes causes, attitude que j’ai déjà relevée chez Jean-Louis Trudel. Le capitaine Caldwell se soucie moins finalement du sens du devoir ou de la survie de l’espèce humaine que de sa propre existence ou de son bonheur. C’est assez révélateur de l’attitude individualiste de la jeune génération.
Mais il est bon que plusieurs courants cohabitent en SFQ, celui-ci autant qu’un autre. On peut toutefois penser que le choix de ce type de SF doit beaucoup à l’âge de ces écrivains. Peut-être était-ce le seul possible, qu’il leur a été imposé par la nécessité, puisqu’ils ne se sentaient pas prêts à marcher dans la foulée des aînés ?
Parmi les écrivains de son âge, Patrick Labelle est l’un des plus prometteurs. S’il peut apprendre à consulter un dictionnaire, il évitera de nombreuses fautes d’orthographe. Quand on lit « …il avait rapidement pris du gallon », ça fait rigoler et ça perturbe drôlement un climat qui se veut grave. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 80.