À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Les Ydrans sont de petites créatures anthropomorphes qui habitent certaines forêts de la Terre. À l’origine de ce peuple, il y avait eu Shakra et Ydris, deux étoiles amoureuses de notre planète, venues vivre ici une fois métamorphosées. Depuis, les ydrans ont la mission de protéger tous les êtres vivant au sein de la nature.
Au cours d’une randonnée scolaire en forêt, des enfants de Bouquinville, Dominique et Mathieu, trouvent dans un sous-bois une bille étonnante. Cet objet, essentiel à la mission séculaire des ydrans, a été perdu par Ludwig, son gardien provisoire. Lorsque l’autobus de Maxime Gaudreault repart avec les enfants, Ludwig est caché à son bord.
C’est le branle-bas de combat chez les créatures de la forêt. Une expédition est organisée pour retrouver la bille perdue et l’ydran envolé. Miada l’enchanteresse, Touffe le lapin et Yuan partent en bicyclette en direction de la ville.
À Bouquinville, Dominique et Mathieu découvrent rapidement les pouvoirs magiques de la bille. Et la méchante Judith, patronne du chauffeur d’autobus, veut s’approprier l’objet dès qu’elle apprend son existence.
Commentaires
Je n’avais pas lu Menace sur Bouquinville, le premier roman de Louise Lévesque, publié lui aussi chez Québec/Amérique. Et comme on trouve beaucoup de références implicites à ce roman dans Les Enfants d’Ydris, j’ai parfois eu de la difficulté à m’y retrouver. La présence de très nombreux personnages (celui de Judith est assez mêlant, merci) et l’entrelacement de deux intrigues principales, l’une amorcée dans l’épisode précédent, rendent presque obligatoire la lecture préliminaire de celui-ci.
Surprises et rebondissements sont plutôt rares dans cette joyeuse histoire, et souvent le hasard y fait un petit peu trop bien les choses. Mais ce qui a agacé le lecteur adulte que je ne pourrais m’empêcher d’être quoi que je fasse, c’est le côté édifiant du récit. De loin en loin, il y est question de respect de l’écologie (les ydrans sont les gardiens de la nature), de pollution, de catastrophes qui nous menacent (le roman s’achève en parlant du trou dans la couche d’ozone – thème du prochain épisode ?).
Je sais combien ces sujets sont vitaux et préoccupants. Mais je crois qu’il est possible de les traiter, dans des livres pour jeunes, autrement que par des remarques misanthropiques comme celle-ci : « N’oublie pas que le monde des hommes est rempli de dangers [...]. Il ne faudrait pas sous-estimer [...] leur tendance à semer la destruction sur leur passage ». Ou que par des leçons de bienséance comme celle que l’on trouve à la page 100 (sur l’importance de jeter ses déchets à la corbeille)…
Les Enfants d’Ydris possède plusieurs caractéristiques du conte de fées : magie, petits personnages habitant les bois, animaux et arbres parlants, fin heureuse, etc. Cependant, sa tendance à faire briller à l’excès le côté ensoleillé de la vie, son refus de mettre en scène la méchanceté (la vilaine Judith devient gentille à la fin) et sa répugnance à vraiment effrayer les enfants, tout cela produit un conte de fées trop timide pour mériter ce nom.
La plus grande qualité du deuxième roman de Louise Lévesque repose sur son écriture. Simple, agréable, jamais forcée, elle s’appuie sur un vocabulaire précis et facile à comprendre pour les jeunes à qui le livre s’adresse (les 8 ans et plus). Bien qu’entrecoupée de fréquents retours en arrière, l’action est racontée au temps présent. Le ton est enjoué. Les dialogues sont vivants et naturels.
On est toutefois étonné de tomber çà et là sur quelques expressions un peu trop strictement québécoises (« a-t-il pour son dire ») ou sur des maladresses franchement drôles (« trois friandises dont Max semble friand »). [DC]
- Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 118-119.
Références
- Anonyme, Vie pédagogique 72, p. 30.
- Côté, Jean-Denis, Québec français 79, p. 97.
- Lortie, Alain, Solaris 91, p. 48.
- Plaisance, Gilbert, Lurelu, vol. 13, n˚ 2, p. 10.