À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le jeune Philippe a d’étranges nouveaux voisins : Stollo et Chalie, deux enfants venus du fleuve. Délégués par leur communauté, qui vit sous l’eau depuis des temps immémoriaux, ils peuvent respirer l’air autant que l’élément liquide. Ils sont venus lancer un cri d’alarme : si les humains continuent de polluer les cours d’eau et les océans, le peuple des enfants de l’eau mourra. Déjà il est malade et en péril immédiat.
Avec l’aide d’un enseignant de son école, Philippe présente Stollo et Chalie aux médias, qui diffusent leur message à travers le continent. Résultat immédiat : l’armée et ses savants s’intéressent à eux, les emmènent pour interrogatoires et examens. Seule la pression de l’opinion publique parviendra à les faire libérer et à contraindre les autorités à l’adoption de lois antipollution. Le frère et la sœur aux cheveux bleus regagneront le fleuve au bout d’un an.
Commentaires
Tandis que je me creusais la cervelle afin de comprendre pourquoi je ne trouvais rien à dire sur ce roman, la notion d’équilibre m’est venue à l’esprit – pour être aussitôt nuancée, sinon démentie. En cours de lecture, dès que je protestais mentalement contre la naïveté des protagonistes qui allaient se confier aux bons soins des médias, l’armée venait frapper à la porte et séquestrer les enfants de l’eau. Et moi, alors, de trouver ces méchants militaires dépeints de manière bien simpliste. Dès que je trouvais l’histoire en voie de conclure trop facilement sur une généralisation des bonnes volontés écologistes, l’épilogue venait affirmer que, non, tout ne serait pas aussi simple que la simple adoption de lois et la menace d’amendes. Mais « équilibre » n’est pas le bon mot, il aurait fallu que les protagonistes soient moins naïfs au départ, les militaires moins monolithiques par la suite, et les résultats plus nuancés dès leur énoncé.
Mais sans doute est-ce que j’applique des schèmes adultes à un texte destiné aux jeunes lecteurs. L’important est que la conclusion de ce petit roman soit juste : rien n’est facile, surtout pas en matière de gestion des déchets et, par extension, du comportement socio-économique des humains. Ne serait-ce qu’à cause de cette nuance – pas toujours présente dans la récente moisson de romans écolos destinés aux jeunes –, Les Enfants de l’eau se tire honorablement d’affaire, sans toutefois laisser le souvenir d’un roman poignant ni particulièrement ingénieux. [DS]
- Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 78-79.
Références
- Boisvert, Rachel, Lurelu, vol. 14, n˚ 2, p. 19.
- Higdon, Pascale, imagine… 58, p. 121-122.
- Martel, Julie, Solaris 98, p. 60.