À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Sur un coup de tête, Cassandra a quitté Faye, son amie, pour prendre la route vers nulle part. Elle aboutit à Schenectady dans un motel miteux où elle fera la rencontre d’un homme étrange duquel elle croira tout connaître, au moment de l’amour, duquel elle aura une peur totale sitôt l’extase envolée. Filant sur la route avec son bolide, Cassandra s’aperçoit cependant qu’il est bien difficile de s’éloigner de lui, de Schenectady, du bout du monde…
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Commentaires
Responsable de ce numéro « Invitation » de la revue Stop consacré à Schenectady, cette ville américaine au nom exotique, Stanley Péan livre un texte qui, à son habitude, met en scène un personnage principal haïtien qui sombre, à la suite d’un changement excessif de sa routine, dans l’univers du fantastique.
Le texte démarre rondement avec cette jeune femme qui roule dans la nuit, perdue dans ses pensées. Usant allégrement du temps présent pour augmenter la charge d’émotivité, Péan, rompu à l’exercice, se donne ainsi le temps de bien placer le personnage avant de divulguer le décor kitch où, comme hors du temps, les scènes principales se joueront.
Montage classique d’une histoire plutôt nébuleuse – qui est cet Alexis que Cassandra rencontre, pourquoi le rencontre-t-elle, quel rapport y a-t-il entre lui et ses sentiments profonds, pour quelle raison se retrouve-t-elle sur cette boucle spatiale ? – « Enfants de la nuit » offre un final ouvert, surprenant de par ses implications, qui n’aide cependant en rien la compréhension de l’ensemble.
Mais qu’à cela ne tienne, l’efficacité du style de Péan m’a fait oublier mes questionnements ou, plutôt, m’a fait comprendre qu’on n’a pas, justement, toujours à « comprendre » dans un texte fantastique. Comme quoi, lorsqu’un texte roule bien, il réussit même à rouler son lecteur et ce, au plus grand bénéfice de ce dernier ! [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 136-137.