À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Marco Marin, un adolescent de quinze ans surdoué, gagne un voyage au Nouveau-Québec en compagnie de quelques amis, où ils fraternisent avec les Inuits. Au cours d’une promenade en avion, au-dessus d’un mystérieux cratère, Marco tombe de l’appareil et se retrouve à la base Aster, technologiquement en avance sur notre époque, habitée par une civilisation dont la mission est de protéger l’environnement et d’empêcher l’humanité de s’autodétruire.
Marco et quatre autres jeunes de son âge acceptent de subir un entraînement destiné à faire d’eux des agents du peuple d’Aster. Hélas, Marco devra subir la jalousie de Peter, une recrue moins talentueuse que lui, qui tentera de l’assassiner. Heureusement, Marco s’en tire grâce à un appareil téléporteur. Peter est renvoyé chez lui, sa mémoire expurgée de tout ce qui concerne la base Aster. Marco aussi rentre chez ses parents, mais après avoir brillamment subi l’entraînement. Sa première mission sera de s’attaquer à des trafiquants de déchets nucléaires.
Commentaires
À la fois par son thème et la structure de son intrigue, L’Énigme de l’œil vert ressemble beaucoup au roman pour adolescents Organisation Argus, de Daniel Sernine (Paulines, 1979). Dans ces deux livres, une organisation scientifique occulte chargée d’aider l’humanité recrute un adolescent surdoué dans l’espoir qu’il devienne un de leurs agents. Mais ici s’arrête toute comparaison. Le roman de Lefrançois ressemblerait plutôt à une parodie de celui de Sernine, quoique la parodie suppose un recul ironique qui n’est pas évident ici.
La technologie futuriste de la base Aster rappelle la science-fiction du début du siècle. Tous ces rayons colorés, par exemple, font sourire par leur puérilité. Un rayon bleu pâle sèche les vêtements, tandis qu’un rayon bleu mesure le courage ! Même naïveté chez les personnages. Marco Marin est un boy-scout à l’enthousiasme strident. Élève de l’année à l’école, il parle quatre langues, connaît tout de l’informatique, est expert en karaté et en judo. Il a les yeux verts et les cheveux blonds, évidemment. D’ailleurs, tout le monde il est beau, tout le monde il est serein dans ce livre, sauf les méchants industriels pollueurs. Et sauf Peter, bien sûr, dont la haine contre Marco est si outrancière qu’on se demande comment les dirigeants d’Aster ont pu sélectionner un adolescent qui souffre manifestement de troubles psychiatriques.
Le simplisme de la psychologie surprend d’autant plus que la collection est baptisée Ados/Adultes. L’éditeur s’est trompé de cible. Ce livre s’adresse aux enfants, ou aux très jeunes ados, mais il est difficile de le recommander vu la pauvreté de l’écriture et la faiblesse de l’histoire. S’il s’agissait du premier roman d’un jeune auteur, on pourrait pardonner un peu et encourager beaucoup. Or la quatrième de couverture nous apprend que Viateur Lefrançois est né en 1943 et qu’il est photographe de métier. Les esprits les plus généreux ne pourront s’empêcher d’exprimer leur scepticisme envers cette carrière littéraire tardive. [JC]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 102-103.
Références
- Bérard, Sylvie, Lettres québécoises 94, p. 32.
- Dupuis, Simon, Lurelu, vol. 21, n˚ 2, p. 28.