À propos de cette édition

Résumé/Sommaire
René, veuf, chômeur et chambreur, passe l’avant-veille de Noël seul à la taverne à se remémorer ses Noëls d’enfance et de jeunesse et à se questionner sur le bonheur et les miracles jusqu’au moment où un inconnu, qui ne s’intéresse pas plus que lui à la partie de hockey captivant les autres clients, l’invite à l’accompagner.
Commentaires
Dans ce conte de Noël teinté de fantastique léger, Yvon Deschamps utilise plusieurs ressorts typiques des contes traditionnels – rappels culturels du terroir québécois, éléments insolites, mystérieux personnage, narration en langage parlé – qu’il jumelle habilement avec les préoccupations sociales et explorations existentielles qui ont parsemé sa carrière d’humoriste. Publiée dans le contexte du temps des fêtes (un numéro de décembre), l’histoire est donc un beau prétexte pour passer quelques messages sur les miracles de Noël, les promesses d’amour, la perception du bonheur – le sien et celui d’autrui – qui semblent chers à l’auteur.
La chute joue de manière assez classique avec les limites du fantastique et de l’insolite, en faisant valser le lecteur d’un côté et de l’autre jusqu’à la toute fin. Le procédé n’a rien de nouveau – même au moment de la publication de ce conte en 1978 – mais n’en demeure pas moins bien utilisé ici. On comprendra aussi que cette rare – sinon unique – incursion de Deschamps dans les genres littéraires est semi-accidentelle, puisqu’elle est provoquée par la forme (le conte) et le moment (Noël) de cette histoire.
Des années plus tard, c’est donc surtout la voix d’Yvon Deschamps – qui ressort de ce texte qui a très bien vieilli – qui demeure toujours aussi agréable à entendre. [HM]