À propos de cette édition

Éditeur
Compagnie d'impression de Québec
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Électeur, vol. IX, n˚ 132
Pagination
3
Lieu
Québec
Date de parution
22 décembre 1888

Résumé/Sommaire

Un ami de Louis Fréchette, Alphonse Le Duc, lui a raconté que, lors de la guerre de Sécession, il a fait un rêve prémonitoire. Il s’est vu foncer à cheval derrière une maison et mourir lorsque celle-ci s’est effondrée sous l’impact d’un boulet de canon. Au matin, il constate que la réalité épouse parfaitement les péripéties de son rêve. Alors, lorsqu’il parvient à ladite maison, il préfère passer devant même si, à cet endroit, la bataille fait rage. Il s’exécute, son cheval meurt lorsqu’un boulet lui effleure le bout du nez avant de détruire la maison, mais lui a la vie sauve.

Commentaires

Prémonition, prémonition ! Décidément, monsieur Fréchette a beaucoup d’amis à qui sont arrivés des événements incroyables. Qu’à cela ne tienne, ces faits sont véridiques, soutient-il, car pourquoi un honnête homme comme Alphonse Le Duc lui aurait-il ainsi menti ? Et vogue la galère…

Cette fois, on a droit à un épisode de la guerre de Sécession et, comme toujours, à la remarquable verve de l’auteur. Résultat ? Une historiette bien menée qui nous porte du début jusqu’à la fin en un tour de main – ou de gueule, c’est selon !

Par ailleurs, il est intéressant de noter cette façon qu’a Fréchette de débuter son texte en apostrophant son lecteur potentiel : « Ceux qui croient aux futures découvertes de la science et se gardent bien de nier d’emblée tout ce qu’elle n’a pas encore pu expliquer, s’intéresseront peut-être à un cas étrange de pressentiment hypnotique dont je tiens le récit d’une personne en la véracité de qui j’ai la foi la plus entière. » Voilà : le ton est donné, le lecteur est prévenu, c’est exactement la “manière” qu’emprunteront quelques années plus tard des auteurs de fantastique et de science-fiction aussi célèbres qu’Edgar Rice Burroughs, H. P. Lovecraft, Maurice Renard et Jean Ray…

Du bon Fréchette, de celui que j’aurais osé appeler, si je l’avais rencontré, le seul journaliste de l’extraordinaire que notre contrée a connu au XIXe siècle ! [JPw]

  • Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 80-81.