À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Dans la province de Québec, tout comme en basse Bretagne, on raconte parfois à la veillée une terrible histoire. Un curé fantôme aurait été condamné à chanter sa messe à toutes les nuits, et ce tant et aussi longtemps qu’une âme charitable n’aura pas accepté d’entonner avec lui les répons de sa messe macabre…
Commentaires
Conte, fiction, article déguisé ? « La Messe du revenant » de Louis Fréchette se présente comme un texte chevauchant l’imprécise frontière qui délimite les genres. De fait, on peut considérer que le texte se compose de deux parties bien distinctes. Dans la première, Fréchette établit le rapprochement entre une légende bien connue de chez nous, et une autre, tout aussi connue, en provenance de France, puis il résume dans ses grandes lignes la version québécoise de la légende, dont l’action se serait déroulée à L’Islet.
Dans la deuxième partie du texte, cependant, il attaque allégrement la narration de la légende bretonne – non sans s’être permis auparavant nombre de digressions plus ou moins utiles qui ralentissent beaucoup la lecture. Or, le rythme reprend dès qu’il plonge dans la fiction et on retrouve avec grand plaisir l’efficacité et la vivacité de style de l’auteur.
Cependant, on conviendra bien facilement que, malgré les qualités de la dernière partie du texte, « La Messe du revenant » demeure un texte mineur dans l’œuvre de Fréchette. [JPw]
- Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 80.