À propos de cette édition

Éditeur
Héritage
Titre et numéro de la collection
Échos
Genre
Fantastique
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
184
Lieu
Saint-Lambert
Année de parution
1995

Résumé/Sommaire

Éloïse, une jeune fille douée de dons de voyance, s’apprête à emménager dans une nouvelle maison. Elle y ressent toutefois de drôles de sensations l’amenant à croire à la présence d’un fantôme. Influencés par l’énergie des lieux, les parents d’Éloïse commencent à se chicaner, tandis que la jeune fille cherche l’origine des phénomènes qui se déroulent en cette demeure. La précédente propriétaire, une vieille femme superstitieuse du nom de Lucille Saint-Gelais, tente pendant ce temps de s’enfuir incognito en Floride. Elle souhaite cependant profiter d’une escale à Montréal pour discuter une dernière fois avec l’esprit de Charles, son mari décédé dans un accident de la route et qui hante toujours son ancienne maison.

Entre-temps, la famille d’Éloïse découvre le corps en décomposition d’un garçon dissimulé dans le grenier. Prise sur le fait lorsqu’elle vient parler à son époux et soupçonnée du meurtre de l’enfant, Lucille doit des éclaircissements aux nouveaux occupants. Elle révèle que le garçon décédé était handicapé et fut victime d’un accident. Refusant la mort de son fils, Charles l’a caché dans le grenier avant de s’enivrer, puis de succomber à une collision. À la suite des explications de Lucille, Charles comprend finalement qu’il est mort, accepte que son fils ne se réveillera pas et rejoint l’au-delà.

Commentaires

Ce roman assez court aborde la voyance, la superstition et les esprits des morts en permettant à ces sujets de s’incarner à travers divers personnages. Mettant en scène un fantôme et une jeune fille dotée de pouvoirs paranormaux, l’intrigue rappelle par moments Le Fantôme des Canterville, puisque le fantôme tente sans succès de faire peur aux habitants de la maison, humour en moins. Elle présente une héroïne assistée dans ses recherches par son amie Dominique et par un nouveau voisin, Philippe, avec lequel se développe brièvement une histoire d’amour. Si ses pouvoirs paranormaux ne semblent soulever aucun doute, les capacités médiumniques de Lucille et son obsession superstitieuse pour les chiffres la conduisent toutefois en thérapie.

Le récit parvient à soutenir l’attention, mais s’avère quelque peu prévisible. La narration à la troisième personne se concentre successivement sur l’histoire d’Éloïse et de ses parents qui déménagent dans l’ancienne maison des Saint-Gelais, sur le récit de Lucille, la veuve de Charles, et sur la version de Charles, un mort qui ignore son nouveau statut. Cette alternance permet d’exposer le point de vue du fantôme, mais révèle d’emblée sa présence. Le suspense qu’aurait pu créer l’incertitude de l’origine des phénomènes est affaibli, puisqu’ils s’expliquent à mesure que progresse le récit. L’intrigue ne repose donc pas tant sur les événements surnaturels, qui ne sont mystérieux que pour les nouveaux arrivants et non pour le lecteur, que sur la manière dont les personnages découvriront la vérité et sur les actions du fantôme avant ce moment.

Le style peu raffiné fait appel à un langage familier et daté, émaillant le texte de « gossant » et de « super capoté », alors que des patois peu naturels sont choisis, qu’il s’agisse de « boules à mites » ou « Sainte-épinette ».

Somme toute, le roman est respectable et doué d’une intrigue juste assez convaincante, mais il n’arrive pas réellement à se démarquer. [SD]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 79-80.

Références

  • Cadot, Richard, Lurelu, vol. 19, n˚ 1, p. 19.