À propos de cette édition

Éditeur
CSF
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
CSF 4
Pagination
5-13
Lieu
Brigham
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le docteur François Montand a mauvaise réputation : « détourneur » de filles mineures, avorteur, peut-être collaborateur avec les nazis dans le ca­dre de cruelles expériences médico-scientifiques. Le narrateur et son amie, assis un soir sur une berge, s’intéressent au manège d’une fillette qui lance des cailloux dans l’eau et dont les pensées semblent « entrer » en eux, parlant de justice. Le vieux Montand paraît, discute avec eux, affirmant que la fil­lette le poursuit et le hante pour se venger, elle et toutes les autres victimes dont on lui impute la mort. Le châtiment viendra, sous la forme de « quel­que chose » d’allure fœtale qui l’attirera et l’engloutira dans la rivière.

Commentaires

Cette nouvelle "ne casse rien", comme dirait l’autre : elle n’est ni très bien écrite (« un visage de vieillard tordu par des grimaces de tourment ») ni très bien construite (la page prologue joue sans invention le vieux refrain de la mise en garde du lecteur). On n’éprouve guère de véritable frisson : c’est convenu, c’est attendu (le soir de brume, le sinistre vieux docteur à la voix caverneuse). Seule une petite étincelle (de talent, sinon de génie ?) pourrait faire briller le texte dans la grisaille de l’ensemble de la production, mais disons – pour faire un peu d’humour facile – qu’elle brille plutôt par son absence.

Gavé de télé et de romans populaires états-uniens, Péan commet quelques anglicismes, par exemple l’emploi du conditionnel au lieu de l’imparfait. À côté de cela, on grimace à la lecture du passé simple, si fâcheux pour les récits en je et en nous – « nous tentâmes », « plus effrayés que nous ne l’eûmes jamais imaginé possible », etc. On observe, comme souvent chez Péan, le contraste entre une narration qui use volontiers du cliché littéraire, et un registre de dialogues censé faire populaire, "vraie vie". Le résultat est rarement heureux.

On retrouve dans la nouvelle les bons sentiments qui enflamment habituellement Stanley Péan : dénonciation un peu élémentaire – dirons-nous manichéiste ? – de l’injustice et de l’intolérance. Ce jeune auteur a toujours une leçon à donner.

Au total, un texte mineur comme ceux que Péan publiait à ses débuts dans Carfax. Depuis, il a heureusement fait mieux. [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 147-148.