À propos de cette édition

Éditeur
Liberté
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Liberté 103
Pagination
52-55
Lieu
Montréal
Année de parution
1976

Résumé/Sommaire

Quatre amis sont convaincus de la nécessité de poursuivre un voyage invrai­semblable de plusieurs saisons autour d’une montagne. Pendant l’expédition, agrémentée de discussions sans dessus dessous, les amis sont séparés un à un, jusqu’à ce que le protagoniste se retrouve seul dans son aventure intérieure, dont les quatre reviennent sans savoir comment.

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Commentaires

La nouvelle de Donald Alarie transporte son lecteur dans un rêve hallucinatoire où l’influence du surréalisme se fait sentir, et qui rend son texte presque hermétique. Par exemple, les dialogues, rapportés comme des souvenirs par le narrateur-héros, restent inachevés et en suspens tout en devenant de plus en plus courts, comme si la parole n’avait plus de sens et que seuls les sons, voire le silence, en produisaient. Outre la possibilité que ce fantastique voyage soit provoqué par la consommation de drogues des personnages, c’est entre autres à partir du titre de la nouvelle que le lecteur peut découvrir le sens du texte.

L’ilotisme étant un état d’asservissement et d’ignorance, dont chacun des personnages souffre tour à tour, la nouvelle présente une allégorie de l’altération de soi et de la conscience, un voyage spirituel grâce auquel les protagonistes espèrent pouvoir s’affranchir. Le lecteur doit donc naviguer parmi tous les symboles utilisés dans le texte et qui décrivent cet état, notamment les « nomades sans troupeau » jouant les bergers par nostalgie ou tradition.

On y reconnaît bien sûr des leaders qui assoient leur domination en exploitant les us et coutumes préétablis, notamment religieux (la référence judéo-chrétienne étant à peine voilée), le troupeau de moutons se laissant aveuglément guider. Le problème, c’est que malgré la très nette volonté de l’auteur de construire un récit à teneur philosophique, la disparité des symboles et de ses représentations oniriques ont tôt fait de perdre le lecteur, lequel se retrouve avec un ramassis hétéroclite et disparate qui, malgré la critique sous-jacente du catholicisme, construit un récit ambitieux mais bancal. [SG]