À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
C’est la fête dans le Grand Salon de Roue-1, en orbite de Port Infini : mille notables, personnalités scientifiques et culturelles ont été invités à une réception grandiose par Inchbutt Inch’E Qual et son fidèle serviteur. C’est que Inch’E Qual profitera de cette soirée pour dévoiler la solution de l’incroyable mystère entourant l’apparition d’un cadavre dans le « mange-espace » de Nef Matunale, énigme « qui avait résisté aux plus grandes IAs libres des Mondes Partagés ».
Commentaires
Avec ce texte baroque et délirant, que je ne m’épuiserai pas à résumer tellement c’est tordu, et tellement le contenant prime sur le contenu, Jean Pettigrew démontre, pour ceux qui n’en étaient pas déjà convaincus, que : 1) il occupe le trône non-revendiqué d’humoriste de la SFQ ; 2) son impressionnante érudition en littérature policière, SF et fantastique peut être mise à profit pour des résultats tout à fait heureux.
Dans la préface, Pettigrew déclare rendre hommage à Simenon, Vance et Bester ; le cyberpunk n’est pas loin non plus, et comme chez Delany (entre autres), sa maîtrise des codes de la SF lui permet de les triturer à loisir. L’auteur s’autorise même la coquetterie, après 16 pages de délire à peu près continu, de faire souhaiter à Inch’E Qual : « Espérons que la prochaine enquête nous réservera plus de surprises ! » Et c’est si joliment écrit…
Je n’ai qu’une réserve. J’ai utilisé le terme "coquetterie" à dessein ; peut-être pourrait-on appliquer ce terme à la nouvelle tout entière, et même à une bonne partie de l’œuvre de Pettigrew ; cet humour, c’est l’humour du pastiche, un humour référentiel au genre SF. J’en viens à souhaiter que Pettigrew applique un peu son talent à des textes "sérieux". Sérieux ne veut pas dire sinistre, un texte sérieux peut même être empreint d’humour, mais un humour qui est fonction du texte, de sa thématique et de sa symbolique propre, pas d’un quelconque clin d’œil à Simenon ou à des vieux Fleuve Noir.
Réserve mineure, je suis le premier à l’admettre. Pettigrew nous promet d’autres aventures de Inch’E Qual : si elles sont à moitié aussi drôles que « L’Étrange Cas de Nef Matunale », alors vive la coquetterie… [JC]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 163-164.