À propos de cette édition

Éditeur
Productions GGC
Titre et numéro de la collection
Jeunesse
Genre
Fantastique
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
236
Lieu
Sherbooke
Année de parution
2000
ISBN
9782894440940
Support
Papier

Résumé/Sommaire

En 1850, quatre enfants de Standstill échouent dans leur tentative de tuer un loup-garou nommé Fernand, mais le blessent suffisamment pour qu’il ait besoin de 150 ans pour refaire ses forces et revenir hanter les humains. Affectée par la légende, Standstill dépérit et les habitants se replient sur eux-mêmes et deviennent méfiants. Ils basculent tous du côté du mal, sauf l’antiquaire, représentante du bien, qui jouit de la vie éternelle tant que la bête immonde n’aura pas été vaincue. Elle a pour rôle de rassembler les quatre soldats-enfants qui doivent se réincarner afin d’accomplir leur mission.

En 2000, la famille de Thomas et Marian s’installe à Standstill, peu après celle de Nicolas et Christophe. Ils s’aperçoivent vite que les habitants sont peu accueillants et qu’ils sont les seuls enfants de la localité. Tout à côté de leur maison, sur la rue Terrible, se dresse la bicoque vétuste et poussiéreuse de monsieur Fernand. Cette grande maison fermée, qui semble déserte, intrigue les enfants. Thomas et Marian y font quelques tournées de reconnaissance et aperçoivent une ombre inquiétante. Lors d’une visite à la seule boutique ouverte sur la rue principale, Della, l’antiquaire, leur vend une balle en argent dans un coffret ancien illustré d’un symbole géométrique et d’un dessin de loup-garou. Elle leur révèle que c’est un talisman magique qui lui a été légué et que la balle a déjà blessé un loup-garou qui, selon la légende, hantait le village et reviendrait 150 ans plus tard, moment où quatre autres enfants auraient à exterminer la bête. Marian, grâce aux apparitions suspectes du voisin, est déjà convaincue qu’il s’agit du loup-garou de la légende, alors que Thomas doute (!) encore.

Les quatre enfants lient connaissance lorsque Thomas et Marian construisent une cabane dans un arbre. Ils deviennent alors un inséparable quatuor. Lorsque Nicolas avoue son désir de devenir chasseur de loup-garou, les enfants échangent ce qu’ils savent sur cette étrange histoire. En voyant la balle d’argent, Christophe raconte en tremblant un récent cauchemar où lui et ses amis, en un autre temps et sous d’autres identités, avaient affronté le loup-garou et avaient échoué à cause de lui, parce qu’il s’était sauvé lors de l’attaque. À ce moment, ils comprennent qu’ils sont les quatre enfants choisis, puisqu’ils sont, de toute façon, les seuls enfants de Standstill.

Le quatuor décide d’entreprendre des recherches et d’établir une stratégie. Lors d’une visite de reconnaissance chez M. Fernand, celui-ci, d’une allure repoussante, menace d’empaler Marian avec une fourche. C’est alors que les enfants retournent voir l’antiquaire pour en savoir davantage. Elle leur révèle son identité de guide bénéfique au service de la même cause depuis deux mille ans : guider quatre personnes au cœur pur pour éliminer la présence maléfique d’un loup-garou. Elle leur indique la façon de procéder et ils acceptent la mission. Thomas est désigné comme chef puisque, selon le rêve révélateur de Christophe, c’est lui qui sera le chasseur. Il décide de combattre avec un lance-pierre de chasse pour pouvoir utiliser la balle en argent. Thomas s’exerce donc au tir et devient rapidement efficace.

Les quatre complices font des recherches dans les documents anciens de la bibliothèque municipale afin de trouver le lieu du combat : un rocher carré ayant un pouvoir magique. Ce rocher se trouve dans le champ derrière la maison de Thomas et Marian. Les vieux habitants tentent d’arrêter et de piéger les enfants lors de leur quête mais ceux-ci ne sortent jamais sans leur chien Maurice qui sent les présences maléfiques et les défend. Pour être certains que le loup-garou se présentera à la prochaine pleine lune à la roche carrée pour les affronter, ils le défient en inscrivant la formule latine « nunc lucem lupus periat » sur ses volets clos.

L’heure de l’affrontement a sonné et le loup-garou se présente comme prévu. Lorsque Thomas charge le lance-pierre, il échappe la balle d’argent par terre. Maurice sauve la situation en attaquant le loup-garou pendant que les enfants retrouvent la balle. Thomas atteint l’être maléfique en plein cœur et celui-ci se décompose et disparaît devant leurs yeux. Au réveil, le lendemain matin, les parents trouvent Maurice gravement blessé, mais les enfants n’ont gardé aucun souvenir de la lutte de la nuit. Standstill est subitement devenue, durant la nuit, une ville joyeuse et prospère où abondent les enfants.

Commentaires

C’est à une histoire fantastique de loup-garou assez bien ficelée et fort structurée à laquelle nous convient les deux auteurs. Trente-cinq courts chapitres titrés avec justesse, insérés entre un prologue et un épilogue, marquent les étapes de cette lutte du bien contre le mal. Cette version ne s’apparente aucunement à la tradition folklorique puisqu’on n’y retrouve guère la présence de l’Église et des rites chrétiens : il n’y a donc pas là contamination entre les croyances religieuses et les croyances populaires. Tout trouve son explication dans la sorcellerie et dans une lutte éternelle entre les mêmes forces qui se réincarnent et reprennent leurs combats jusqu’à un aboutissement positif.

C’est évidemment le bien qui l’emporte sur le mal, ce qui constitue la contribution pédagogique de l’œuvre. Les personnages/héros sont des enfants choisis pour leur pureté : il y a donc là une valorisation de l’innocence et de la candeur, quoique celle-ci doit s’aguerrir pour affronter le mal que représente le monde mystérieux et symbolique des adultes. Une préparation s’impose pour vaincre les méchants, pour survivre et pour rendre la vie plus prospère et agréable. Des sacrifices sont aussi à envisager… Les jeunes lecteurs sont donc invités à comprendre que l’étude, la recherche, la pratique et la stratégie permettent de mieux confronter le monde et ses difficultés. Les plus préparés arrivent à détruire la menace maléfique et à sortir le monde du malheur.

L’écriture est concise et il n’y a pas de mots recherchés, mais on compte quelques coquilles dispersées ici et là. Malgré la sécheresse du style, le lecteur se laisse prendre par le récit et suit avec intérêt les personnages auxquels il peut s’identifier, l’histoire principale étant contemporaine. L’amitié et la solidarité sont représentées comme des valeurs venant à bout de la méchanceté. Ce « gang » qui partage un but commun pourra séduire les enfants par une représentation d’une camaraderie idéalisée, sans heurts. L’action prédomine sur l’émotion. [AL]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 72-74.

Références

  • Doré, Jean, Lurelu, vol. 23, n˚ 2, p. 37.