À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 117
Pagination
63-69
Lieu
Montréal
Année de parution
1990
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Ce matin, éveillée par la corne de brume, Éva sait qu’elle doit prendre la mer, refaire le chemin que son Antoine a fait. Le rivage s’éloigne, le paysage s’estompe, puis arrivent les baleines. Mais le vent s’élève, le ciel se noircit, la pluie s’abat : la tempête. Le fragile esquif roule, Éva s’attache et, si ce n’était des baleines qui lui font rempart… Néanmoins, la dérive est forte et Éva est près de la digue. Elle tente d’éviter la collision, trois vagues l’emportent, elle perd conscience.

Quand elle ouvre les yeux, il y a, derrière elle, le bateau du garde-côte et, sur le pont, un corps inerte, toujours attaché à sa corde… Éva, sur le quai, pleure.

Commentaires

Il n’est pas facile de résumer ces textes où le fantastique apparaît tout en nuances et où le jeu de mots importe plus que l’action. Il n’est pas facile non plus d’écrire ce genre de texte où la moindre allusion, le moindre détail a son importance sur la crédibilité de l’intrigue. Danielle Tremblay réussit fort bien tout cela dans « Éva Caron », et si je ne vois guère le pourquoi de certaines scènes – la présence des baleines me laisse perplexe –, le résultat final s’avère tout à fait succulent.

Les narrations, alternant entre Éva et un improbable narrateur qui suit les actions d’Éva – ne serait-ce pas Antoine, le mari décédé ? –, se complètent tout en laissant suffisamment d’espace au lecteur afin qu’il puisse reconstruire lui-même la trame des événements relatés. Le fantastique, quant à lui, ne surgit qu’à la toute fin, ambigu, voilé de mystère, suggérant plus que ne dévoilant, exemple parfait d’ellipse génératrice d’émotions.

Un très beau texte, donc, d’une auteure de quelque trente-cinq ans qui en est à sa première publication en revue – si on en croit la notice de Stop. Ne reste plus qu’à espérer ses prochaines publications. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 189-190.