À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Péri Dupiré reçoit une lettre de son voisin, signée Oison XXX, lui annonçant qu’il est un démon et qu’il va le tuer. La nuit venue, le voisin s’introduit dans la maison de Péri et le démembre.
Commentaires
L’auteur n’a pas choisi entre le narrateur abstrait et la confession au je. Un tueur en série, dans un quartier résidentiel québécois, menace de mort son terne voisin et nous inflige un fastidieux monologue. Seule étrangeté, l’utilisation du calendrier républicain.
Il faut transcender la forme pour avoir accès au texte, mais parfois, c’est difficile. L’époque héroïque des fanzines exigeait un certain héroïsme des lecteurs aussi. Pas d’histoire, pas d’agrément, pas de queue ni de tête et peu de tripes, style amphigourique, le texte est justifié (typographiquement) mais c’est bien la seule chose qui le soit. Il faut écrire pour apprendre à écrire, c’est inévitable, mais pas nécessairement publiable.
Le gros avantage pour les auteurs, le gros désavantage pour les lecteurs, c’est que ces fanzines n’avaient alors pas vraiment de direction littéraire, ce qui explique que les nouvelles qu’on y lisait ne savaient pas toujours où elles allaient. L’intérêt de relire ces anciennes nouvelles est surtout rétroactif et pédagogique. On y décèle les germes de ce que sera une écriture plus assurée. On apprend surtout à éviter la masturbation littéraire, qui devrait rester une activité privée. [TS]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 63.