Éventreur de Paris (L')

Diane, jeune touriste montréalaise, est ravie de se retrouver à Paris. Elle a eu la chance de trouver une chambre à prix raisonnable au Grand Hôtel – sans doute parce qu’elle porte le numéro treize. Même les manchettes du journal, annonçant que l’éventreur de Paris court toujours, ne réussissent pas à l’inquiéter vraiment. Quand elle s’étend sur son lit, Diane est hypnotisée par le ventilateur au plafond qui accélère sa rotation et qui descend vers elle…

Si ce texte est tout à fait lisible et correctement écrit, il reste décevant. L’ambiance de la métropole française y est quasiment imperceptible, le personnage de Diane n’a rien de bien attachant ou d’original, l’élément fantastique est incongru et les conséquences en sont escamotées.

La trame narrative est très mince : « L’Éventreur de Paris » consacre beaucoup de mots à expliquer ce qui amène Diane à Paris et à décrire ses expériences de touriste. Plus agaçant, le texte cherche à évoquer l’angoisse par une multiplication de clichés de genre : la chambre numéro 13, le sinistre balafré à la réception, l’air étrange avec lequel on dévisage Diane… La présentation de ces éléments surcodés trahit une plume inexperte. Paris tout entier semble se mobiliser contre Diane ; c’est plutôt le texte qui trahit son intention de la faire passer de vie à trépas, simplement parce qu’il faut obligatoirement une victime dans une histoire d’horreur. [YM]

• Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 86.