À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un journaliste, Fernand Trottier, cherche à savoir ce qui a poussé toute l’équipe de savants du laboratoire ALGO-1 à se suicider. Toute, sauf le professeur Claxton, le chef d’équipe maintenant interné dans un hôpital psychiatrique. Les militaires qui ont financé la construction du labo aimeraient savoir eux aussi ce qui s’est passé. Le colonel Barrette propose à Trottier d’accompagner Claxton dans l’enceinte d’ALGO-1. Ce que découvre le journaliste est incroyable. Claxton et son équipe avaient réussi à l’aide d’une modélisation à reproduire à une échelle infiniment réduite une partie du système solaire et le mouvement des planètes. Or, la vie est apparue fortuitement sur l’une des planètes, la Terre précisément.
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Commentaires
Il n’est pas inutile de rappeler qu’Alix Renaud a publié quelques nouvelles fantastiques et de science-fiction au début des années quatre-vingt. Il reste toutefois que son nom est peu connu des amateurs de SF puisqu’il se situe en marge de ce milieu. Sa présence dans le collectif Sol risque donc de constituer une surprise agréable pour eux.
On reconnaît dans « Exanoïa » le style d’Alix Renaud : des personnages très typés, proches de la caricature, un ton toujours prêt à déraper dans le burlesque, une écriture simple qui vise d’abord l’efficacité. Le récit est rondement mené et ne déçoit pas.
Les questions que pose la nouvelle de Renaud sont universelles parce qu’elles interrogent les origines de l’homme et sa représentation de la création de l’univers. Nous croyons que c’est Dieu qui a créé l’homme mais si la science devait prouver le contraire ? Si la vie sur terre était née de façon aussi fortuite que la vie sur la planète miniature recréée dans l’enceinte de l’ALGO ? Les confrères de Claxton se sont suicidés parce qu’ils ont compris intuitivement que leur système de valeurs spirituelles s’écroulait, que Dieu n’existait peut-être pas. Claxton, lui, a survécu parce qu’il était athée.
« Exanoïaest une nouvelle intéressante qui sait tirer parti du thème de l’univers gigogne pour nous faire réfléchir sur la place de l’homme dans l’univers. Ces questions reviennent souvent dans l’œuvre de Renaud. Le destin de l’homme est-il dérisoire ou grandiose ? Le suspense alimenté par l’enquête du journaliste Trottier permet de retenir l’attention du lecteur mais les scènes qui se déroulent dans le laboratoire gagneraient à être plus resserrées. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 139-140.