À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un voyeur tombe amoureux d’une anorexique qui s’adonne devant sa fenêtre à des danses lascives. La réciprocité de ce sentiment ne se fait guère attendre. Vient donc le mariage. Cependant, leur union n’est pas à l’abri des distractions lubriques extérieures. L’adultère prendra la forme d’échanges corporels entre le voyeur et une poupée gonflable qui deviendra enceinte et qui contaminera le voyeur du virus « plastico-positif ».
Commentaires
Spleen et idéal carnavalesque, cette nouvelle au titre assez long pour devenir une démonstration de la verve admirable de l’auteur suscite au départ l’étonnement. Sans offenser, le récit choque ; mine de rien, Jacques Bélanger brosse un tableau cynique des relations modernes entre hommes et femmes. Que ce tableau soit fidèle ou non à la réalité, tout dépend du degré de sérieux que l’on veut bien prêter à l’auteur au moment où il a rédigé son texte : voulait-il, au moyen de symboles gros et caricaturaux, tendre vers un portrait social se rapprochant de la vérité ? Ou plutôt la composition de cette nouvelle n’était-elle qu’une entreprise d’éclatement et de défoulement au sein de laquelle toutes les folies imaginables étaient non seulement admises mais encore souhaitées ?
Peu importe de toute manière de connaître l’intention de l’auteur, ce qui est plus intéressant, c’est d’entrer dans cet univers délirant, étrange et ô combien drôle ! dans lequel on sent le narrateur constamment en contact avec son narrataire. Un seul petit point agaçant cependant : le rythme infernal soutenu paraît artificiel, maintenu en vie grâce à une complaisance de la part de l’auteur qui force un peu la note de l’effet escompté.
Au cirque, je préfère le carnaval, moins excessif peut-être et surtout sans maître de cérémonie essayant de trop en faire pour un public déjà conquis. [SR]
- Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 10-11.