À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Alors qu’il termine ses confessions, un prêtre désabusé reçoit la visite inattendue d’un homme à l’air quelque peu rébarbatif qu’il prend d’abord pour un dément. Au fur et à mesure de ses révélations sur les conditions socioculturelles de la naissance de Dieu et les sacrifices humains que ce dernier exige, les barrières tombent et le vicaire sent qu’il est prêt à s’abandonner… Mais à quoi ?
Commentaires
Quiproquo portant sur les volontés de Dieu, la façon d’accomplir Son œuvre et une certaine charité chrétienne. Quelques trouvailles sont intéressantes, notamment celle où il est dit que l’Église, face au phénomène de la télépathie, exige des preuves scientifiques… Malgré l’installation d’un surnaturel de bon aloi, la progression de l’histoire est sans surprise, d’autant plus que la forme dialoguée est lassante à trop vouloir servir le niveau informatif. L’attrait de ce récit repose surtout sur l’analogie effectuée entre l’appel de Dieu vécu par l’ecclésiastique et celui ressenti par le dément ou encore, entre l’eucharistie et le cannibalisme.
Je n’aurais certes pas souhaité que la nouvelle se termine de façon explicite, mais je ne peux que rester perplexe envers un final laissé trop ouvert à l’interprétation. Car si le Père Roberge et l’expiateur, devenu bienfaiteur, se comprennent entre eux à la fin, pour ma part, quelque chose m’échappe et je n’ai pas pris la peine de relire la Bible tout entière au cas où la clé s’y trouverait. Ce n’est pas tout de créer une atmosphère, encore faut-il retomber sur ses pattes. Dommage, car il appert que l’idée de cette nouvelle recelait un bon potentiel. Enfin, il me semble surtout que le surnaturel religieux est un puits d’or qui a encore beaucoup à offrir, ce que l’entrée en matière de « L’Expiateur » laissait d’ailleurs présager. [MN]
- Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 37-38.