À propos de cette édition

Résumé/Sommaire
Claude Barlot, agriculteur, revient de son champ après sa journée de travail lorsqu’un OVNI atterrit devant lui. Barlot perd connaissance et, à son réveil, rencontre Zerad, un extraterrestre anthropologue qui étudie « la lente évolution de l’État québécois en relation avec les problèmes fondamentaux de son agriculture ». Il lui pose alors une série de questions rendues incompréhensibles par l’utilisation d’un lourd jargon. Le cultivateur répond avec une précision étonnante et l’extraterrestre le libère. Barlot démontre ensuite des pouvoirs kinesthésiques.
Commentaires
Cette nouvelle est plus narrative qu’« En l’an de grâce 2026 », puisqu’elle raconte véritablement une histoire, aussi courte soit-elle. Toutefois, l’ambition est moins grande : il ne s’agit plus de critiquer une classe politique en entier pour ses différents travers, mais plutôt de ridiculiser très précisément le discours abscons des bureaucrates « gauchistes » qui travaillent pour le ministère de l’Agriculture. La position idéologique est à peine moins transparente et l’histoire paraît particulièrement absurde : un extraterrestre habitant l’autre bout de la galaxie qui étudie les politiques agricoles québécoises des années 1970 utilise son premier contact avec un humain pour poser trois questions extrêmement précises et obscures à un non-spécialiste, un agriculteur de Drummondville !
Il s’agit à l’évidence d’un texte qui se veut humoristique – et on peut admettre que de caricaturer un type de discours en l’attribuant à un lointain extraterrestre peut faire sourire –, mais il se prend trop au sérieux pour être véritablement amusant. Il s’exprime dans un français parfait, puis pose ses questions dans un lourd jargon communiste (utilisant des termes tels que « corrélativisation », « prospectives conjecturales », « intermédiarité », etc.), ce qu’il nomme son « vocabulaire un tantinet gauchiste ». Le détournement des codes de la science-fiction pour faire passer un message idéologique si marqué (à droite) surprend un peu… quoique. [ED]