À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Dans la soirée précédant le jour de l’An 1858, un grand-père vénérable raconte à sa famille réunie autour de lui comment il a délivré l’âme d’un avare voilà 70 ans. Il était parti acheter des provisions à Montréal pour le Nouvel An. Sur le chemin du retour, une tempête de neige l’avait obligé à trouver refuge dans une misérable chaumière dont il n’avait jamais remarqué la présence auparavant. Elle était habitée par un revenant condamné depuis 50 ans, en chaque veille du jour de l’An, à attendre la venue d’un voyageur à qui il offrirait l’hospitalité afin d’expier sa faute. De son vivant, il avait causé la mort d’un homme en refusant de l’héberger, par peur d’être volé.
Autres parutions
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Commentaires
« Le Fantôme de l’avare » est un conte fantastique aux visées moralisatrices évidentes. On pourrait le comparer sans peine à une parabole de l’Évangile sur la charité. Le ton est édifiant : « M. le curé de Lanoraie, à qui je confiai l’affaire, ne voulut rien en dire, si ce n’est que le doigt de Dieu était en toutes choses et que nous devions bénir son saint nom. » Le texte condamne le matérialisme, ce qui est tout à fait représentatif de l’esprit de l’époque, l’avarice de Jean-Pierre Beaudry étant un vice coupable dans une société dont la survie repose sur l’entraide et le partage. Mais Beaugrand s’en tient à la portée morale de l’avarice sans considérer son impact social. Il se prive ainsi d’une dimension intéressante et limite considérablement l’intérêt de son propos pour un lecteur d’aujourd’hui. [CJ]
- Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 33.