À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Alors qu’elle travaille à la table de black jack d’un casino en décrépitude, une jeune croupière est confrontée à l’apparition du fantôme qui, dit-on, hante le sous-sol de l’édifice. Il s’agirait du spectre d’un jeune homme responsable de l’enlèvement d’une croupière nommée Marie-Louise à l’époque où l’établissement venait d’ouvrir ses portes. À la suite du tumulte causé par cette vision, les clients qui restent décident de se remettre à jouer et la croupière reprend son travail. Lorsque vient le moment de sa pause, elle se rend seule au local des employés où, entrant par une porte dissimulée, l’agresseur tente de lui faire subir le même sort qu’à Marie-Louise. Contrairement à la première victime, la jeune femme sera sauvée par Nelson, l’agent de sécurité.
Commentaires
Cette nouvelle appartient au numéro spécial de la revue imagine… dans lequel des auteurs se sont vu proposer trois illustrations (de Michel Labelle, dans ce cas-ci) comme point de départ de la construction de leur récit. L’idée de camper un récit fantastique dans un casino sur le déclin est intéressante. Les premières descriptions de la croupière sont également efficaces. Personnage archétypique de la génération X, quoique déjà un peu tardif, la protagoniste s’était préparée à vivre dans une société du loisir pour finalement aboutir dans un emploi qu’elle méprise, au seuil de la subsistance.
Malheureusement, le récit lui-même est plutôt banal. Marie-Louise s’est fait enlever. Par coïncidence, la jeune femme présente une ressemblance physique avec Marie-Louise et occupe le même emploi qu’elle. La protagoniste se fait aussi enlever. Marie-Louise en est morte, la protagoniste, elle, sera sauvée par Nelson, le garde de sécurité « qui ressent jamais la peur », aux dents et au corps parfaits.
Le lecteur attendra en vain un dénouement un tant soit peu ouvert. Le texte comporte par ailleurs un grand nombre de clichés, incluant des portes de cachot qui grincent, des murs suintants et même d’inexplicables catacombes sous le casino. Il est difficile de déterminer quel effet était recherché dans la seconde moitié de cette nouvelle, mais l’effet de déjà-vu, lui, est difficile à éviter. [MH]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 111-112.