À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 11/12
Pagination
47-58
Lieu
Montréal
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Une femme muette – surnommée la Silence ou l’Idiote – essuie les quolibets des villageois qui ont découvert qu’elle est enceinte. Allan, ami de la Silence et père de l’enfant, luthier et ex-aspirant druide, se met alors en colère. Il somme les mauvaises langues de cesser leur triste commerce et, dans un moment d’égarement, supprime tout son autour de lui au moyen de ses pouvoirs incantatoires. Une fois son souhait exaucé, il mesure l’étendue du désastre : la mer s’apprête à avaler les habitants sans qu’ils ne l’entendent venir. Allan parle alors sans arrêt pour conjurer le sort. Au matin suivant, son enfant naît en vagissant. Les bruits se font entendre de nouveau.

Commentaires

Ce texte rappelle quelque peu, par sa thématique et sa langue poétique, les œuvres de Jean Giono. Dans les deux cas, un dérèglement de la nature se produit à la suite d’une faute commise par des villageois. Ici, les habitants se moquent méchamment d’une pauvre fille dont le seul tort est d’être muette. Les médisants paient les frais de leur malveillance, car ils manquent de se faire engloutir par la mer. Comme chez Giono, un personnage doué de pouvoirs magiques – Allan, en l’occurrence – aide la nature à se rebeller contre les humains.

Les jeux d’écriture foisonnent dans cette agréable nouvelle. Aux figures de style traditionnelles comme les comparaisons, les métaphores et les métonymies s’ajoutent des procédés stylistiques moins répandus, comme les mots valises (océansorcelé) pour produire une atmosphère pleine de charme et de poésie, propice aux manifestations surnaturelles. « Il apparaissait taciturne celui qui fabriquait les entrailles des fêtes… et leurs oreilles de violon pointues comme celles des écureuils ! Leurs ventres ronds, plats et tendus résonnant devant le festin ! Leurs sexes hirsutes cornemuses ! Leurs rires de diable aux dents comme des grelots ! Et leurs recueillements sous des voiles de harpe… » De tels passages n’invitent-ils pas au rêve ? [LM]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 319.