À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un grand-père raconte comment, alors qu’il avait douze ans et qu’il venait de recevoir trois pièces d’or comme étrennes de son propre grand-père, la fée de Noël lui est apparue. Sur ses conseils, alors qu’il se demandait quoi acheter avec son argent, il avait plutôt donné une pièce à trois personnes dans le besoin.
L’année suivante, le jeune homme est pensionnaire au collège. Grâce à une autre apparition magique de la fée, il apprend que la petite sœur d’Armand, son meilleur ami, n’aura pas de cadeau pour Noël tant la famille est pauvre. En conséquence, il donnera à Armand les trois pièces d’or reçues de son grand-père.
Beaucoup plus tard et toujours la veille de Noël, alors qu’il est devenu un brillant officier marqué par les vicissitudes de la vie, il ne donnera pas un sou à une pauvre mendiante affamée dont le bébé est bleu de froid. Accablé de remords après une nuit de ripaille, il recevra une dernière fois la visite de la fée de Noël. Mourante, elle lui dira finalement qui elle était vraiment : sa jeunesse.
Commentaires
« La Fée de Noël » est l’archétype même du conte moralisateur. La mise en scène est simple, directe, sans fioritures : par trois fois, le personnage principal sera confronté au merveilleux. Les deux premières fois représenteront l’objectif atteint grâce à la bonté innée du jeune homme, la dernière mettra en scène les conséquences des aléas de la vie sur cette naïve bonté !
Le texte étant divisé de même en trois parties, une pour chaque apparition – Les trois pièces d’or ; Armand ; Le nom de la fée –, le message est clair, évident, non équivoque. Mais, comme il se doit dans ce genre de conte, l’auteur termine son récit sur cette note, encore plus directe : « Enfant, qui venez de lire cette histoire, ayez la main ouverte toujours, donnez sans cesse et sans vous lasser – la jeunesse ne s’en va que lorsque le cœur est fermé ! »
Il est intéressant de constater que l’auteur, afin de renforcer la portée symbolique de son message, a ménagé une distance certaine entre son histoire et le lecteur ; c’est un grand-père qui raconte un épisode de sa lointaine jeunesse, un grand-père qui, par ailleurs, a grandi en France. Cependant, bien que l’auteur parle des Alpes et de Paris, il ne s’embarrasse pas de décrire ces endroits ou d’en faire ressentir les ambiances à ses lecteurs. Non, les détails esquissés serviront avant tout la démonstration en cours.
Enfin, si on ajoute à cela le ton mélodramatique qui sied à l’époque, le résultat final n’est certes pas un chef-d’œuvre, mais simplement une énième mouture de la morale du siècle et des événements fantastiques et merveilleux se produisant toujours la veille de Noël. [JPw]
- Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 146-147.