À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
À la base de plein air « La falaise d’argent », l’hystérique Mme Riendeau ameute tout le monde en affirmant avoir aperçu un extraterrestre jaune. Au nombre des campeurs, le capitaine Rafale, son petit-fils Fend-le-vent et leur amie bibliothécaire Murielle sont aussi sceptiques que les autres. Pourtant, pendant que grand-père Rafale fume une pipe ou frappe une balle de golf, des personnages à casques jaunes l’observent et conversent en français par walkie-talkie.
Le capitaine compte participer au concours de conteurs du camping mais, à la faveur de la nuit, il se fait chiper le costume de « Barbe-jaune » que Murielle lui a confectionné. Les voleurs pourraient avoir laissé les empreintes palmées que Fend-le-vent relève à l’orée du bois. Le soir venu, le trio gaspésien fait le guet mais ne parvient à capturer que la stridente Mme Riendeau, qui cueillait des baies dans les arbustes. Néanmoins, tout de suite après, le capitaine rencontre effectivement trois bonhommes jaunes avec casques et visières. L’issue de la poursuite est incertaine, jusqu’à ce que Rafale déclenche une averse verglaçante localisée. La grêle ruine les déguisements de trois mauvais plaisants : mitaines de peluche, palmes d’hommes-grenouilles, casques de moto modifiés. Les coupables s’avèrent être trois jeunes adultes, cousins, s’employant à accomplir les dernières volontés d’un homme d’affaires décédé, leur grand-oncle Bergeron, un mystificateur de première classe.
Commentaires
Ce petit roman ne relèverait pas des genres couverts par L’ASFFQ si Fend-le-vent et son grand-père gardien de phare n’étaient des Ventards, une variété de fantômes tout à fait incarnés qui disposent de pouvoirs surnaturels, au premier chef celui d’influer sur la météo, de manière immédiate et circonscrite. Les bonhommes jaunes de l’histoire, désireux de se faire passer pour des extraterrestres, ne font pas passer ce petit livre pour de la science-fiction.
Pas plus qu’ils ne trompent le jeune lecteur puisque le narrateur omniscient de Serge Wilson, qui par exemple décrit ce qui se passe dans le dos du capitaine Rafale pendant qu’il fume sa pipe vespérale, établit sans tarder la nature de la duperie. L’auteur, qui étire la sauce de sa mince supercherie, ne fait aucun effort pour l’envelopper de mystère jusqu’au chapitre final. Comme s’il sous-estimait ses jeunes lecteurs et voulait s’assurer qu’ils comprennent bien la machination.
Si l’on a l’impression d’une bien courte intrigue, on a raison : elle tient en 80 pages d’une typographie bien aérée, dessins et pages blanches portant le décompte à 125. Dialogues grandiloquents, personnages sans substance – le jeune Fend-le-vent est au mieux secondaire, quasiment un figurant. La narration est émaillée de mots inappropriés (pas dans le sens d’inconvenants, mais au sens où Wilson n’employait manifestement pas le mot juste, dans certaines phrases).
Des trois petits romans de la courte série Fend-le-vent, Les Bonhommes jaunes, paru quatre ans après le deuxième, s’est hélas ! avéré le plus oubliable. [DS]