À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Fiente, une fillette qui a contrarié en classe son professeur, Mademoiselle Teint-Verdâtre, se retrouve inexplicablement dans le corps d’un volatile en cage. Pendant ce temps, l’infâme enseignante fait la chasse aux Chats-Bleus qu’elle prend plaisir à martyriser et qui constituent pour elle des plats de choix. Ayant réussi à s’enfuir, Fiente retrouve son enveloppe corporelle humaine, une coquille vide d’où émerge un Chat-Bleu d’une nouvelle espèce qui n’en fait qu’une bouchée.
Commentaires
Bon, inutile de mettre des gants blancs pour dire ce que je pense de ce texte. Soyons direct et cru comme l’auteur : ce texte, c’est de la merde ! Qu’est-ce que Sylvain White veut prouver en publiant « Fiente » ? On cherche vainement le sens de cet exercice d’écriture extrêmement complaisant, pénible et futile. Visiblement, l’auteur n’a d’autre objectif que de choquer et de dégoûter le lecteur. « Au menu, des points noirs et des boutons d’acné fraîchement cueillis à même les plus déshonorantes peaux d’adolescents. »
« Fiente » est une succession de vignettes toutes plus dégueulasses les unes que les autres. En plus de faire montre d’une vulgarité tout à fait gratuite, White ne prend même pas la peine d’organiser un semblant de récit. Il nous balance des revirements de situation sans explications, des métamorphoses absurdes et sans fondements. Je n’ai rien contre les textes scatologiques ou qui cultivent le mauvais goût quand ils sont au service d’une histoire. Ce n’est pas le cas ici. Il y a des mots et des images qui finissent vite par nous lasser parce qu’ils sont impuissants à susciter de l’intérêt pour les personnages mais de récit, point. Il y a, à la rigueur, une écriture, encore très adolescente, qui cherche son style dans l’utilisation de mots rares comme catairé, paraphilie, méphitique, émorfilés, céruléen mais qui multiplie aussi les expressions douteuses. Cela ne suffit pas pour autant à faire un texte.
Comme il arrive que des fleurs poussent sur un tas de fumier, il ne faut pas désespérer de Sylvain White. Il ne s’agit, après tout, que d’une première publication dans une revue. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 189-190.