À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Dans le sein de la comtesse Catherine de Varennes mûrit le fruit de ses amours, Alexandre, auquel s’est attaché le narrateur, une âme désincarnée qui voit enfin sa chance de naître noble. Mais le petit coquin est trop pressé et la naissance difficile. La comtesse n’y survivra pas ; Alexandre mourra dans son premier sommeil. L’âme devra donc attendre encore dans le néant de l’éternité.
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Commentaires
Un narrateur qui se présente sous la forme d’une âme désincarnée, ce n’est pas banal. Que celle-ci ait réussi à s’incorporer au moment exact de sa création à un embryon humain dont les parents sont comte et comtesse, voilà qui saura combler celle qui a souffert l’esclavage sous sa dernière incarnation. Mais tout ira de travers, le petit Alexandre est trop pressé de sortir des limbes… ou de la matrice !
Un sujet fascinant traité de manière désinvolte ? Pas vraiment. L’écriture est compétente, le propos adroit. Mais on aurait aimé que l’auteure incorpore à son sujet plus de préoccupations actuelles. L’occasion aurait été belle, il me semble, de prendre parti sur l’exact moment ou le fœtus devient "personne", sur la place de l’enfant à venir, etc.
Jocelyne Villeneuve évite ces épineuses questions et se contente de raconter l’aventure avortée de son âme en mal de vivre. On ne peut s’empêcher de ressentir une distanciation, comme si l’histoire devait demeurer une simple histoire sans implication véritable. C’est dommage, mais c’est le droit le plus strict de l’auteure et je le respecte. [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 212.