À propos de cette édition

Éditeur
Pierre Tisseyre
Titre et numéro de la série
Une aventure d'Edgar Allan, détective - 1
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
131
Lieu
Montréal
Année de parution
1988

Résumé/Sommaire

En collaborant avec le professeur Ulric von Kastein, inventeur du sérum devant ressusciter la momie de Thoutmosis 1er – le Grand Fils du Soleil –, l'« Organisation » fera d’une pierre deux coups. D’abord, elle mettra la main sur un formidable trésor : le sarcophage en or du pharaon égyptien. Mais surtout, l’« infâme N˚ 1 » utilisera la momie pour éliminer enfin son pire adversaire, le fameux détective Edgar Allan qui lui met les bâtons dans les roues depuis trop longtemps.

Dans la cave du savant alsacien, où Thoutmosis repose en attendant de renaître, les trois plus grands criminels de l’Organisation s’impatientent. On y retrouve l’aventurière russe Gricha Vassilievna Tchoukanovna dite « La Comtesse », l’ex-pirate Grégoire Dufilou qui a perdu un œil à la « roulette pékinoise », et enfin l’asthmatique professeur Julius Nautilus. Lassés d’attendre l’intervention cruciale de von Kastein, le trio décide de procéder sans lui. Nautilus injecte le sérum à la momie, et celle-ci s’éveille après des millénaires de repos. Mais la tentative de La Comtesse pour l’hypnotiser ne fonctionne pas, et les trois filous doivent fuir la momie devenue frénétique.

Pendant ce temps, un autre trio est à l’œuvre, au service du Bien celui-là. Après la découverte d’une main squelettique dans une ruelle, Edgar Allan, son jeune assistant d’origine algérienne Ben Saïda et le chien Colbert ont suivi un rôdeur jusque chez lui. Cet homme, c’est le professeur von Kastein. Le savant veut greffer une main gauche au pharaon qui a été amputé de la sienne il y a très longtemps.

À la fin, von Kastein dévoilera toute l’opération à Edgar Allan, et la momie demandera à retourner là d’où elle vient.

Commentaires

Ce n’est pas du IXE-13 ni du Capitaine Bonhomme, mais ça les rappelle tous les deux (vous vous souvenez d’Olga Pétrovna… na na na ?). Plus précisément, cette parodie des récits d’aventures contient tous les ingré­dients qui avaient fait la gloire des Doc Savage et autres 007. La méchante espionne russe est au rendez-vous, ainsi que le vilain pirate à l’œil "patché". Même le savant allemand ronchonne ses « Che fois… Che fois » comme s’il n’avait que ça à faire dans la vie. Le héros lui-même (belle trouvaille, ce nom d’Edgar Allan) est une sorte de Sherlock Holmes mal usiné. On a même droit à un Milou, moins bien élevé que l’original il est vrai. Bref, ce roman est un cousin pas très éloigné des aventures d’Indiana Jones, en plus loufoque et en plus stéréotypé encore.

Dans ce genre d’entreprise, inutile de chercher les touches originales. L’important pour l’auteur est de maintenir le suspense et de raconter avec humour. Yves E. Arnau a très bien réussi. Il n’en était toutefois pas à ses premières armes, ayant écrit durant trois saisons pour Radio-Canada une série télévisée mettant en scène son privé montréalais (interprété par Albert Millaire).

Seul aspect étonnant et… détonnant : la présence du jeune Ben. Éton­nant parce que les Kabyles ne constituent pas au Québec un groupe aussi répandu qu’en France (Monsieur Arnau est d’origine européenne). Détonnant aussi, parce que l’auteur a décidé que Ben parlerait “petit nègre”. Était-ce nécessaire ? Quoi qu’il en soit, cela donne des écarts de langage dont la saveur évoque la bande dessinée.

Une chose est sûre : Yves E. Arnau n’obéit pas aux règles stylistiques ayant cours actuellement dans la littérature québécoise pour adolescents. Les phrases y sont très longues (et pourquoi pas ?), le vocabulaire n’est pas des plus simples (« axiome », « arcanes », « force détails », « harpie », « infé­rence active », ouh là là !). Les références historiques et culturelles (Dick Tracy, Napoléon, Ramsès II, etc.) échapperont certainement à une foule de jeunes. Il semble donc qu’Arnau ne croit pas au nivellement.

Quant à l’humour : délicieux ! Surtout lors de la confrontation finale entre la momie et von Kastein. On se tord à quelques reprises, je vous le jure !

Pas d’armes ni de sang dans cette histoire. Rien de sinistre, malgré le sujet. Par ailleurs, tout s’y passe en une seule nuit et dans un seul décor, ou presque. Les exigences télévisuelles auxquelles il a déjà été soumis ont vraisemblablement marqué l’auteur.

Ah ! j’oubliais ! Les Aventures d’Edgar Allan, détective constituent une série dont Le Fils du Soleil n’est que le premier épisode. Un deuxième sortira en 1989.

L’Aventure ne mourra jamais.

Que les sceptiques soient confondus ! [DC]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 17-18.

Références

  • Guay, Gisèle, Lurelu, vol. 12, n˚ 1, p. 9.