À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Il est cinq heures. Dans une maison que l’on imagine volontiers à Westmount ou dans tout autre quartier huppé et anglophone de Montréal, quatre Anglaises pur fortrel se réunissent autour d’une table bien mise, de tasses en fine porcelaine, rituel immuable qui leur permet d’oublier pour quelques minutes le vacarme des émeutiers, dehors. Mais aujourd’hui, les émeutiers dépassent les bornes : ils font brûler des croix chez les Denby, juste de l’autre côté de la rue !
Commentaires
Ce qui est tout de suite évident dans « Five o’clock », c’est la référence aux récentes manifestations francophiles qui ont suivi la mise en application de la loi 178 (loi qui, rappelons-le, ouvre la porte à une certaine quantité de bilinguisme dans l’affichage public). Quatre vieilles Anglaises réunies à l’heure du thé pour se plaindre de la montée inéluctable du ressentiment anti-anglais : ça paraît tout d’abord un peu caricatural, un peu gros…
Puis, avec la dernière phrase, le texte bascule. On croyait qu’elles buvaient du thé, mais non, c’était du sang ! S’il y a manifestants et émeute, ce n’est pas parce qu’elles sont anglaises mais bien parce qu’elles sont… des vampires.
Une courte pochade, taquine, farcie d’expressions à double sens, dans laquelle Meynard, avec la plume assurée qui lui est habituelle, s’est amusé à nous mener en bateau. C’est réussi. [JC]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 134-135.