À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Sylvie attend François au parc Lafontaine sur son heure de lunch. Il arrive en retard et lui donne une tige de muguet, preuve de son amour clandestin et absolu. Plusieurs années plus tard, Sylvie assiste, à l’écart, aux funérailles de son amant. Elle le visite souvent au cimetière et communique avec lui. La veuve de François s’inquiète des commérages et décide de regagner sa Normandie natale en rapatriant le corps de son mari afin de le soustraire aux visites de sa maîtresse. Le jour de Noël, Sylvie fait le vœu de rejoindre à jamais son amant et se laisse mourir dans la neige. Un oiseau noir vient chercher son âme. Au printemps suivant, la veuve normande trouve un petit muguet sur la tombe de son mari.
Commentaires
Cette nouvelle très « fleur bleue » ne révolutionne en rien le fantastique, qui y est réduit à quelques éléments accessoires : la vie après la mort (question de continuer à flirter), le cimetière comme un lit, l’oiseau sombre incarnant on ne sait trop qui (l’amant peut-être, mais alors pourquoi est-il si sombre ?) venu chercher un muguet qui sera le symbole de l’amante et de son amour perpétuel. On y retrouve tous les clichés de l’amour éternel et de la relation triangulaire. Le romantisme suranné de type « Harlequin » y est agaçant. Le défunt se confond à la nature, ses états d’âme sont le vent, le froid, le ciel et les oiseaux. La jalousie de la veuve y est nécessairement négative, amère. La cocue joue bien son rôle traditionnel de mégère nuisible.
À conseiller seulement à ceux qui frémiront d’extase en lisant l’extrait suivant : « Les lèvres de François goûtaient le printemps. Les yeux fermés, complètement abandonnée à son bonheur, Sylvie prenait lentement conscience que jamais plus elle ne pourrait aimer un autre homme. » Voilà qui traduit bien le ton général de ce récit. [AL]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 269.