À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Quand le Troublé raconte qu’il a entendu une fleur gémir, tout le hameau se gausse de lui, sauf Daumier-le-Plaisant. Et celui-ci est bientôt témoin de l’étrange phénomène qui produit chez le Troublé un sentiment si fort qu’il ne peut s’empêcher de briser, d’arracher la fleur qu’il aime.
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Commentaires
« La Fleur qui faisait un son » est le premier conte du premier recueil d’Yves Thériault, Contes pour un homme seul. Thériault n’a pas encore 30 ans et déjà il manifeste un fort tempérament d’écrivain. Quelle puissance d’évocation dans cette écriture ! Malgré que la langue donne l’impression d’être archaïque en raison de l’emploi de tournures ou de mots tombés en désuétude (« avait ouï le son d’une fleur », « fut marri »), l’écriture est très moderne. Thériault multiplie les paragraphes d’une ligne. Ça respire, cette écriture !
Et puis, il y a ce refus du psychologisme chez l’auteur. Thériault s’attarde aux pulsions primitives, irraisonnables. Ici, c’est la tentation de détruire la source d’une émotion trop forte qui dicte les actes du Troublé. Il fait penser à Lennie dans la pièce de John Steinbeck, Des souris et des hommes, qui ne peut s’empêcher de serrer très fort ce qu’il aime.
Le fantastique est un accident de parcours dans l’œuvre de Thériault qui est d’abord une œuvre d’un réalisme saisissant, presque ethnologique même dans ses manifestations les plus réussies. Mais ici, le fantastique permet de révéler un personnage qui sort des normes, qui défie le conformisme ambiant. Le Troublé est emblématique de l’œuvre de Thériault : tout comme Agaguk, Kesten et tant d’autres, c’est l’homme qui ne peut contrôler ses pulsions, c’est Adam avant la connaissance du bien et du mal, c’est l’être primitif qui a échappé au vernis de l’éducation et au moule imposé par la vie en société.
Yves Thériault, c’est le Marcel Pagnol des lettres québécoises. [CJ]