À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Albert Biliaire sort de chez lui ce matin-là pour constater que l’été a succédé subitement et inexplicablement à l’hiver. Les rues étant inondées, c’est à bord d’un frêle esquif qu’il tente de quitter la ville. Après quelques jours de dérive, agonisant, il atteint un champ de force au-delà duquel la neige et l’hiver semblent bien réels…
Commentaires
Alors, ça flotte mon pote ? Non, je dirais plutôt que ça floppe, si tu vois ce que je veux dire. Et je ne parle pas ici du résultat du concours de survie organisé par des producteurs de télévision qui font preuve d’un cynisme incroyable. Je fais plutôt allusion à l’interminable dérive du personnage principal qui donne lieu à un verbiage sans intérêt jusqu’à la révélation finale. Le ton loufoque utilisé par l’auteur – sa spécialité – contraste cependant de façon assez saisissante avec la gravité de la situation créée de toutes pièces par le pouvoir médiatique.
On aura compris que « La Flotte » est une charge féroce contre la télévision qui cherche par tous les moyens à faire de l’argent en augmentant ses cotes d’écoute sans se soucier le moindrement de la vie humaine. Cette satire sur les reality shows, qui rappelle Louis 19, a toutefois le mérite d’avoir été écrite avant le film à succès de Michel Poulette.
Je préfère ne pas m’étendre plus longuement sur les défauts de cette nouvelle qui occupe presque la moitié du numéro de CSF. Claude Bolduc aurait dû garder ce texte dans ses tiroirs. Il a déjà prouvé dans le passé qu’il est capable de beaucoup mieux. Considérons qu’il s’agit tout simplement d’une erreur de parcours. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 30.