À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Ursupin, à son réveil, espionne les rêves de sa compagne synthétique Myrabuse. Celle-ci n’apprécie guère l’attitude méprisante d’Ursupin et finit par se révolter : elle s’en va accoucher. Ursupin, d’abord incrédule, hésite : sa cousine Gunntrop l’aurait-elle trahi ? Il se rend d’urgence chez Gunntrop, mais arrive trop tard. Il retrouve Gunntrop au Ministère en train d’extraire un fœtus de l’oreille de Myrabuse. Ursupin se dissipe en volutes de fumée.
Commentaires
Pas question évidemment de critiquer cette fiction comme un texte de SF dure, ou de se préoccuper de la profondeur des personnages. Un texte de non-sens trouve sa valeur dans l’enfilade d’images surréalistes qu’il propose, et/ou dans le pur plaisir des mots – le style, quoi. Le seul danger est donc de tomber dans la facilité.
Le style de Bérard n’est pas mauvais, mais il n’est guère élégant. On y retrouve par endroits des phrases approximatives (du genre « [ils] sont en effet passablement dotés d’éternité ») qui n’arrangent pas les choses.
Ça va mieux à propos des images. L’argent pousse dans les arbres dans le monde d’Erzats, « mais haut dans les arbres et c’était fatigant à la fin ». Ursupin est quadrupède et Myrabuse polycéphale… Mais à plusieurs endroits, je garde l’impression que l’auteure a écrit la première chose qui lui passait par la tête ; il me semble qu’il aurait fallu un plus grand contrôle de l’écriture, ce qui aurait nécessité de pousser plus loin certaines idées, comme la grossesse auriculaire de Myrabuse, quitte à tailler dans ce qui était le moins important.
Un texte qui ne m’est pas antipathique, mais qui ne m’a pas convaincu. [YM]
- Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 16-17.