À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
[4 SF ; 7 FA ; 1 HG]
À l'aube de la mémoire
Uhla
Silence et la voix
La Noyée
Rêves sur un songe
L'Habitante de l'intérieur
Les Chiens-lazelles
La Femme du monde
La Colère avalée
Le Fil de nacre
L'Orphelin
Flux et Reflux
Commentaires
Ce mince recueil est constitué de douze textes brefs mais très denses au plan de l’imaginaire, qui semblent composer de façon lacunaire, telle une mosaïque rongée par le temps, une ou plusieurs histoires ou peut-être une seule, ou encore ses réitérations oniriques. En effet, des personnages se retrouvent d’un texte à l’autre, parfois de façon explicite, parfois invitant à la spéculation. De même, les éléments et les décors – océan, plage, forêt, ville, arbre, surface, profondeur, terre, eau, soleil… – se font écho à travers le recueil, élaborant un paysage imaginaire d’une présence sensorielle étonnante. Des traces de mythes universels y flottent aussi, éclatées, échappant constamment à la complétude et à l’illumination – Perséphone revenue des Enfers (après avoir apprivoisé Cerbère ?), le Corbeau des légendes indiennes, la création de l’humanité à partir du coquillage marin-vulve, les jumeaux complémentaires, les enfants des fées substitués aux enfants humains, les métamorphoses des squelettes marins en bijoux étranges, les doubles se répondant à travers le temps, la peinture magique devenue vivante…
Annick Perrot-Bishop possède une voix caractéristique ; une mythologie extrêmement personnelle, au confluent de plusieurs cultures (vietnamienne, indienne, bretonne…), s’exprime dans ses textes, ébauches de rêves qui demeurent suspendus à la frontière du sommeil et de la veille sans jamais se résoudre, à la fois précis et infiniment dérobés. Une prose fluide et poétique, exacte, aux points de vue narratifs aussi habiles que le rêve lui-même, un registre d’écriture des plus difficiles à soutenir : depuis son premier roman-nouvelles (Les Maisons de cristal), en passant par son recueil poétique (Au bord des yeux la nuit), Perrot-Bishop n’a jamais cessé de parfaire son écriture, et ce recueil en est pour l’instant l’expression la plus achevée. [ÉV]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 134-136.
Références
- Audet, René, Québec français 113, p. 11-12.
- Bérard, Sylvie, XYZ 59, p. 95-97.
- Greif, Hans-Jürgen, Nuit blanche 72, p. 10.
- Lord, Michel, Lettres québécoises 92, p. 37.
- Martel, Julie, Solaris 128, p. 51.
- Mercier, Claude, Proxima 4, p. 69.
- Péan, Stanley, Ici (Montréal), 20/27-08-1998, p. 10.