À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Bohémond et Mahani aboutissent au pays du grand fleuve qui fait fleurir le désert, quelque 3600 avant J.-C. Le peuple nubien, qui rend un culte à Anubis, le dieu à tête de chien (chacal), a aussi une légende concernant son frère bâtard, Kerberê. Quand Myore, la fille de Sekenenra, le riche propriétaire chez qui ils sont invités, leur apprend que Kerberê s’est révolté et que son double – son ka – tente de limiter ses actions malveillantes, Mahani sait qu’ils n’ont pas poursuivi leur quête inutilement : tout ce qu’ils ont vécu au cours des jours précédents s’éclairera enfin et ils réussiront à donner la paix à ces deux âmes en peine. En retour, Bohémond et Mahani récupéreront finalement l’Œil de Dieu.
Commentaires
À tout seigneur tout honneur, c’est à Michel Bélil qu’est revenue la difficile tâche de clore le feuilleton multi-auteurs qui, depuis novembre 1995, enlumine les pages de la revue Temps Tôt. Or, Bélil s’en tire fort bien, livrant un texte qui, grâce à son style clair et direct, livre la marchandise que tous attendaient : une véritable conclusion où tous les mystères qui s’étaient accumulés au fil des épisodes sont résolus.
L’époque choisie : l’Égypte ancienne ou, plutôt, la Nubie, avec son peuple adorateur d’Anubis. Doucement, sans à-coups, presque nonchalamment, Bélil amène les personnages de révélations en révélations, et le lecteur n’a d’autres choix que de suivre. Évitant le stéréotype de la bataille finale, Bélil préfère la conclusion en douceur, où la réconciliation de Kerberos avec son ka amènera la fin des hostilités et la restitution symbolique de l’Œil de Dieu à Bohémond et Mahani, qui n’auront plus qu’à le redonner au conseil des Quatre Millions.
D’ailleurs, dans une dernière pirouette finale, Bélil, humoriste à ses heures, trace la voie à une suite assez loufoque, mais c’est fait élégamment, sans porter ombrage aux aventures de Bohémond et Mahani.
Une grande aventure, narrative et thématique, s’achève donc avec ce septième jour ultime ; le constat que l’on doit en tirer, malgré quelques défaillances de parcours, est positif. Remercions donc Christian Martin, l’instigateur de ce roman multi-auteurs, de sa belle initiative. [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 17-18.