À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un homme conserve précieusement ce qu’il a trouvé, un matin, sous le pommier. Peu après, l’homme dépérit jusqu’à perdre la vue. Il s’enferme chez lui. Un jour, un voisin vient frapper à sa porte pour lui montrer ce qu’il vient de trouver…
Commentaires
Ce texte très bref a été publié dans le numéro Nouvelles d’une page de la revue XYZ. Dès les premières lignes, l’auteur joue sur l’ambiguïté. Qu’a trouvé exactement le personnage près du pommier, à son réveil ? Ce drôle d’objet, dont on parle au féminin, a la forme d’un œuf et semble vivant : « J’ai pensé qu’elle était heureuse avec moi… » L’objet venu on ne sait d’où dégage une douce chaleur. Bien-être ? Mensonge. Car l’objet n’est que l’illusion du bonheur.
La dégradation progressive du personnage – correspondant à la dégradation de la réalité – annonce de grands bouleversements : « Fuyez tous, s’écrie le personnage à la toute fin, la guerre est commencée ! » Et la fin de nous ramener au début. Vie/mort. Un cycle éternel…
Que voir dans ce texte ? Pommier, objet « féminin » en forme d’œuf, venue de la guerre (sortie du paradis ?). L’auteur jouerait-il avec le concept de l’origine ?
« Fuyez tous ! » est une petite intrusion dans l’univers fantastique. Un texte honnête. Une égratignure sur la trame du quotidien. Un engrenage se met en mouvement, malgré soi. Et rien ne l’arrêtera plus. [RP]
- Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 70.