À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Dans un futur éloigné, la galaxie est dominée par les Bêtes qui ont réduit l’Homme au simple rang d’esclave. Chiens, félins, ours ou autres reptiles se sont constitués en clans et la galaxie est morcelée en plusieurs sphères d’influence qui se livrent des guerres localisées. Mais d’étranges émissaires organisent bientôt des événements qui vont perturber la bonne marche de l’univers. Un mercenaire, Qébal, est contacté par un androïde rescapé de la Grande Révolte pour une étrange mission. Pendant ce temps, un être au pouvoir surprenant persuade Jocun, le naïmba de Mendélé, de forcer le Conseil des Alignés à s’engager dans une guerre définitive et sans merci contre Stilde tandis que Mesma-l’Ancienne, la primate conseillère du roi de Stilde, veut à tout prix que ce soit ce dernier qui se lance à l’attaque du reste de l’univers afin d’unifier l’empire.
Après quelques péripéties, Qébal réussira à enlever Vérati, l’artiste humain au service du roi de Stilde, et à l’emmener sur Terre, dernier bastion oublié des Hommes. Pendant que la galaxie entre dans une guerre d’extermination farouche, Vérati s’aperçoit que les Terriens l’associent au Messie qu’une antique prophétie annonce. C’est ce dernier qui, à la tête d’une armée d’anges exterminateurs, rétablira enfin la supériorité naturelle de l’Homme dans l’univers.
Commentaires
Relativement court, le roman Les Griffes de l’Empire, comme le résumé l’indique, s’inscrit dans la longue lignée des livres d’aventures SF et du space opera. Destiné à un auditoire jeune, l’emphase n’est cependant pas portée essentiellement sur un schéma d’actions à grands déploiements. Au contraire, le livre de Bouchard prend le temps de mettre en place une complexe toile de fond où Bêtes et Hommes ont échangé leur rôle de dominant/dominé. Construit par séquences avec de multiples personnages, le lecteur a tout d’abord une certaine difficulté à entrer dans cet univers futur : la relative brièveté des chapitres – et du roman lui-même – le montage en parallèle des trois fils d’intrigue, l’abondance de termes étrangers et l’absence d’une vision globale de la situation de départ expliquent un peu cet état de fait. Au fur et à mesure, cependant, la somme des explications finira par remettre toutes les pièces du puzzle en place pour en arriver à la compréhension de toute l’intrigue dans le dernier tiers du livre.
L’écriture de Bouchard ne s’embarrasse pas de recherches. Elle est purement descriptive et informative. C’est peut-être pourquoi elle regorge de clichés et de stéréotypes agaçants pour un lecteur initié depuis belle lurette aux artifices littéraires de la science-fiction. En soi, cette situation n’a rien de dramatique : Star Wars aussi souffrait abondamment de cette tare, ce qui ne l’a pas empêché de connaître un succès mérité.
Non, ce qui m’a agacé le plus, c’est cette volonté de vouloir créer un vocabulaire nouveau pour remplacer les termes facilement reconnaissables que sont hyper-espace, ceinture anti-g, fusils lasers, etc. par d’autres, totalement nouveaux, et pas nécessairement plus éclairants comme subdistance, ceinture agraviton et uraniseur. C’est alourdir inutilement une toile de fond qui commande déjà un lexique abondant et difficile.
Malgré ces défauts, Les Griffes de l’Empire, une fois passées les difficultés premières, procure une lecture agréable. Sa construction somme toute solide permet de cheminer allègrement à travers les péripéties vers des révélations qui sauront embraser l’imagination débordante des jeunes lecteurs. [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 40-41.
Références
- Demers, Dominique, Le Devoir, 20-12-1986, p. C-6.
- Gauthier, Philippe, Samizdat 7, p. 30.
- Janelle, Claude, Carfax 32, p. 32-34.
- Laurin, Michel, Nos livres, janvier 1987, p. 23-24.
- Lortie, Alain, Solaris 70, p. 28.
- Mativat, Daniel, imagine… 40, p. 106-108.
- Vinet, Isabelle, Lurelu, vol. 10, n˚ 1, p. 12.