À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
À la suite d'une expérience nucléaire, une botaniste se rend dans la zone radioactive en compagnie du narrateur. Inspirés par la luxuriance de la végétation, ils enlèvent leur combinaison et font l'amour. Contaminée, Emma se sauvera dans la nature et sera recueillie par un groupe de Résistants.
Commentaires
Il y avait pourtant dans le personnage d'Emma une portée tragique qui aurait pu élever le texte à un niveau supérieur. Gilles Serdan, par un choix narratif discutable, rabaisse le compte rendu de cette expérience nucléaire locale au rang d'un racontar, restreignant ainsi la dimension littéraire du texte.
Le récit hésite entre le discours scientifique cynique et l'envolée amoureuse lyrico-épique, entre la froideur implacable des impératifs politiques et la chaleur humaine de la solidarité. Aucune avenue narrative ne va au bout d'elle-même, sans compter que la relation lesbienne entre Jeanne et Emma apparaît comme une concession aux idées à la mode.
Enfin, la structure narrative accuse certaines faiblesses. Un glissement inexplicable se produit dans l'écriture. Au début, le narrateur s'adresse à un interlocuteur qui l'interroge sur le passé. A la fin, le point de vue est devenu impersonnel comme si le narrateur s'était évaporé.
Beaucoup de bonnes intentions et des idées intéressantes dilapidées par un manque de rigueur criant dans l'écriture. « La Guerre propre » est un texte qui sent l'improvisation, le tâtonnement. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 109-110.