Haricots merveilleux (Les)

Au grand dam de sa mère, Jacques, parti vendre leur seule vache au marché, l’échange pour une poignée de haricots. Le garçon les plante, les arrose et, un matin, il se rend compte que ses plants atteignent les nuages. Il grimpe jusqu’au sommet et rencontre une fée – la femme à qui il avait échangé sa vache – qui lui indique où demeure l’ogre qui a tué son père. Après avoir volé la poule aux œufs d’or de l’ogre, Jacques s’empare de la harpe du géant qui se lance à sa poursuite. Ayant atteint le sol, il abat les tiges, ce qui entraîne la chute mortelle de l’ogre.

Publié dans L’Oiseau bleu, revue mensuelle illustrée pour la jeunesse, ce conte rejoint effectivement le lectorat de la revue en mettant en scène comme principal protagoniste un jeune garçon courageux auquel les jeunes peuvent s’identifier. « Les Haricots merveilleux » rend hommage à la naïveté des enfants, à leur résilience et à leur optimisme inné que la vie n’a pas encore entamé. Par contraste, la mère se lamente sur son sort et se résigne.

Fasciné par les couleurs vives des haricots qui « brillaient comme des pierres précieuses », Jacques les accepte en échange de sa vache qui vaut beaucoup plus. Mais il s’agit de haricots magiques qui lui serviront ultimement à reprendre les biens volés à son père par l’ogre et à débarrasser le pays de ce dernier.

On ne saura rien de ces biens, cependant, alors qu’ils devaient motiver la quête de Jacques. Il s’empare plutôt de la poule aux œufs d’or de l’ogre qui assurera, à sa mère et à lui, une vie désormais à l’abri de la misère et le bonheur. Toutefois, l’auteur aurait pu s’en tenir à une seule visite de Jacques au château de l’ogre, la seconde, au cours de laquelle il vole sa harpe, apparaissant inutile. Certes, elle mène à la mort de l’ogre mais la poursuite aurait pu avoir lieu dès la première visite.

Écrit de façon compétente et vivante, le conte atteint son objectif : livrer une histoire qui divertit, à défaut d’être inoubliable. [CJ]