Heartbreak Hotel

Poète et professeur de littératures, Christian Boucher passe sa vie d'une aventure à l'autre, friand d'étudiantes en mal de beaux mots et de positions horizontales. Dans une chambre miteuse, avec une fille parmi d'autres, sa vie défile à la suite des coups de téléphone étranges où on lui demande s'il a jamais aimé. Est-ce sa conscience ou… Mais la voix, à son invite, se présente à lui. Les policiers, à la vue du cadavre, comprendront qu'ils sont en présence d'un crime qui ne sera jamais résolu.

• Heartbreak Hotel (1992) - Nouvelle

Étudiant en littératures, Péan a-t-il pastiché un de ses mentors ? C’est à ne pas souhaiter tant le personnage principal est sordide, véritable récep­tacle des travers mâles qui ont rabaissé cette condition dans l’esprit de plusieurs féministes.

Travaillant simplement son histoire, Péan prend le chemin classique pour arriver à ses fins, la confrontation ultime entre les victimes survoltées et le bourreau déchu. Entretemps, les exploits de ce dernier valse dans sa tête et la fatuité d’une existence sans but véritable est exposée dans toute sa crudité.

Si le tout est sans surprise véritable, le texte permet néanmoins un agréable moment de lecture. L’expérience de plus en plus grande de l’auteur se fait sentir : produit de série qui rappelle plusieurs auteurs de fantastique à la mode mais qui n’en demeure pas moins du Péan, « Heartbreak Hotel » n’a rien à envier à ce qui se publie ici au Québec, ou à côté, aux États-Unis. Un opus de plus, diront certains, sans grande con­séquence. Le travail d’un écrivain qui écrit beaucoup et qui s’améliore constamment, dirais-je plutôt. Et c’est en écrivant beaucoup qu’on devient un écrivain, qu’on se le dise ! [JPw]

• Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 149.