À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 141
Pagination
63-73
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

David, un jeune garagiste qui habite chez sa mère, découvre par hasard, dans l’entrepôt d’une bibliothèque publique, un livre ésotérique contenant des formules magiques puissantes. Il décide d’utiliser l’ouvrage pour revenir dans le temps et sauver John F. Kennedy de son assassinat. David se dit que, puisque son père est mort au Viêt Nam, cette guerre n’aurait pas eu lieu si le président démocrate était resté au pouvoir. Après avoir récité l’incantation, une voix désincarnée lui apprend que « Nul ne peut changer impunément le cours du temps ». David se retrouve ensuite à la place du président américain, juste avant son assassinat. Entre-temps, la mère de David cogne à la porte de la chambre de son fils, la trouve vide, à l’exception des débris calcinés d’un livre. Le père de David semble être vivant, et une affiche de John F. Kennedy présente maintenant le visage de David, vieilli de vingt ans.

Commentaires

« Incohérent » est probablement le premier terme qui vient à l’esprit après la lecture de « L’Héritage de Kennedy ». Ou alors, est-ce « cliché » ? L’un ou l’autre, puisque la nouvelle souffre autant sur le plan de l’originalité que sur celui de la cohérence.

Le résumé de la nouvelle recense la plupart des clichés que commet le texte (un livre magique d’origine inconnue, une punition pour avoir frayé avec des forces surnaturelles), passons donc tout de suite aux problèmes de cohérence.

Il y a d’abord le fait qu’il soit particulièrement douteux qu’un livre ésotérique se retrouve, par hasard, dans l’entrepôt d’une bibliothèque publique. C’est criant de paresse littéraire (ou de naïveté, ce qui ne pardonne pas vraiment davantage). Mais ça pourrait encore passer si, par exemple, le personnage de David était bien construit. Ce n’est malheureusement pas le cas. À preuve, ce court passage : « David avait enfoui le volume dans le sac sans trop savoir ce qu’il faisait – ce qui lui arrivait plutôt souvent d’ailleurs » (p. 64). On apprend, avec cette phrase, deux choses : 1) David est un cas mûr pour la psychiatrie, et 2) il est vide, complètement en carton. Je sais, il est difficile de bien camper des personnages crédibles dans une nouvelle si courte. Mais ici, on n’essaie même pas, on jette l’éponge. Le personnage fait n’importe quoi, ça lui arrive souvent, il est comme ça. Sacré David !

Et il y a la fin. J’hésite à parler d’incohérence, ici ; c’est plutôt de la confusion. Si David a échoué lamentablement dans sa quête pour sauver Kennedy, comment se fait-il que son père soit vivant ? Et pourquoi diable ! Kennedy a-t-il, à la fin du texte, le visage d’un David vieilli de vingt ans ? Pourquoi ? Comment ?

Je n’arrive pas du tout à démêler ce qui se produit à la fin de cette nouvelle. Soit il n’y a là aucune logique, soit le tout est mal rendu au point de devenir incompréhensible. D’une façon ou d’une autre, voilà un texte fort peu mémorable. [GV]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 52.