À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Fantastique
Longueur
Théâtre
Paru dans
imagine… 32
Pagination
97-142
Lieu
Montréal
Année de parution
1986
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Une famille de pêcheurs vivant sur le bord de la mer est témoin d’un étrange phénomène. Un fort vent souffle sur la région, transportant une bruine salée qui corrode bientôt tout ce qu’elle touche, la pierre comme le bois et le métal. La famille doit finalement son salut à une chapelle de pierre bâtie sur le terrain du cimetière où elle s’était réfugiée en désespoir de cause.

Commentaires

Je me demande pourquoi Jean-Marc Gouanvic s’entête à publier les textes d’Huguette Légaré. Elle avait déjà déçu avec « Les Trains-bulle de janvier » que le directeur littéraire d’Imagine… avait cru bon de reprendre dans l’anthologie Les Années-lumière. Avec « Histoire d’un étrange sel marin », l’auteure atteint le fond du baril.

D’abord, cette pièce radiophonique est beaucoup trop longue. Elle devrait être amputée des deux tiers de ses dialogues tant les répétitions sont lassantes. Qu’on ne vienne pas me dire qu’il s’agit d’un procédé narratif pour imposer l’univers de ces pêcheurs, en accord avec la nature, et pour traduire leur rythme de vie particulier. Moi, j’appelle cela du bégaiement littéraire.

Le texte d’Huguette Légaré repose sur un phénomène surnaturel qui réveille les vieilles croyances traditionnelles de ces gens ordinaires, simples, attachants et incultes. Il se présente comme un texte fantastique puisqu’il n’y a aucune explication scientifique du phénomène. Sa conclusion amène implicitement une apologie de la pratique religieuse et, ce faisant, inscrit encore plus le texte dans le genre fantastique édifiant. Il y a quelques années, Normand Rousseau avait exploité de façon beaucoup plus moderne un thème similaire, une tempête de neige qui durait 40 jours, dans Le Déluge blanc.

Cette pièce va donc à contre-courant de la production actuelle en faisant vivre des personnages dont le mode de vie n’a pratiquement pas été changé par le progrès. Huguette Légaré a, de toute évidence, voulu utiliser la recette du Temps d’une paix mais ses dialogues sont aussi indigents que dans nos plus insignifiants téléromans. Elle succombe à la formule du Passe-moi le beurre et du Passe-moi le sel.

Le seul titre d’honneur de l’auteure, c’est d’avoir sans doute écrit la première pièce de SF en joual ou en acadien. Bien mince consolation. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 90-91.