À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le narrateur se promène dans la nature, sur les bords de la rivière Jacques-Cartier, et y envie la jeunesse des garçons et filles qui s’y baignent. Soudain, une clameur se fait entendre et il assiste, horrifié, à une pêche macabre…
Commentaires
On sait de quoi il en retourne avec les histoires de pêche, le conteur ayant toujours tendance à en remettre. C’est ce que fait Jean Désy ici en retournant comme un gant la situation, la victime devenant le bourreau.
Comme dans « Le Buck », l’auteur sollicite sa veine poétique en se faisant le chantre de la nature. Ça commence toujours innocemment chez Désy mais attention ! la nature n’est jamais domptée complètement. L’homme l’apprend à ses dépens.
« Histoire de pêche » est un texte bien écrit mais la conclusion fait quelque peu sourire par sa naïveté alors qu’elle devrait culminer dans la répulsion. Le caractère bucolique et attendri du début, alors que l’auteur philosophe sur sa jeunesse enfuie, constituait une excellente mise en situation.
Au-delà de cette histoire qui souligne la cruauté de l’homme parfois à l’endroit des animaux, en l’occurrence les poissons, il y a chez Désy une recherche de l’harmonie originelle de la nature antérieure à la venue de l’homme. S’y dessine une variation sur le mythe rousseauiste, mythe de la "bonne nature" pervertie par la présence humaine. L’amoureux des grands espaces primitifs demeure intraitable sur ce point. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 80-81.