À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
À son réveil, la narratrice éprouve de drôles de sensations physiques. Elle se regarde dans le miroir ; celui-ci lui renvoie l’image… d’un squelette.
Commentaires
La plupart des nouvelles du recueil À l’encre de Chine ont pour cadre l’Empire du Milieu, mais ce sont davantage les traits culturels que le décor ou les paysages qui leur donnent une couleur locale plutôt diffuse. Parmi les thèmes récurrents abordés par l’auteure, il y a le temps.
Ainsi, « Histoire vraie » repose sur le décalage entre le calendrier grégorien et le calendrier chinois. La nouvelle cultive, volontairement ou non, l’ambiguïté des dates : la narratrice s’était couchée « à trois heures après le bal du Premier de l’an ». Est-ce le 1er janvier ou s’agit-il du nouvel an chinois ? Son ordinateur indique le 7 février et elle se rend compte qu’elle a raté la fête du printemps, le 23 janvier.
Visiblement, elle est tombée dans un interstice du temps en changeant de cadre de référence social, ce qui illustre de façon dédramatisée – car la révélation de son état ne semble pas atterrer la narratrice – les difficultés d’adaptation à une culture autre.
L’auteure utilise une stratégie narrative peu originale pour nous faire croire à son histoire même si celle-ci paraît invraisemblable. Elle rectifie en effet un détail très secondaire de son récit – elle n’a pas, en vérité, passé un peignoir sur son squelette – afin de détourner l’attention de la grosse couleuvre qu’elle veut nous faire avaler. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 38.