À propos de cette édition
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Après une production particulièrement abondante en 1985, année où il faisait ses débuts officiels en littérature, Pierre Lacroix s’est éclipsé complètement, se consacrant entièrement à sa tâche d’éditeur et maître d’œuvre de Carfax.
Histoires simples, hormis deux inédits – dont une nouvelle d’horreur qui ne sera pas recensée ici – et une version remaniée d’une fiction parue à l’origine dans Résonance magnétique, le fanzine de Philippe Labelle, reprend la totalité du recueil La Peur au ventre, qui lui-même réunissait la totalité des textes de l’auteur. Pour ne pas être en reste avec la production inédite, je dirai un mot de ces trois textes nouveaux, tous trois bien représentatifs de l’imaginaire de Lacroix. Car l’auteur, s’il ne manie pas la langue écrite d’une main de maître, peu s’en faut, n’en possède pas moins un imaginaire bien particulier qui n’est pas sans rappeler celui de ces grands fantastiqueurs américains que sont Bloch et Matheson, pour n’en citer que deux. Ainsi son goût pour la chute finale, le suspense d’horreur et l’atmosphère noire.
Dans « Un peu de souffle », toute la nouvelle entraîne le lecteur vers une révélation finale un peu prévisible, quoique intéressante. Une énième version de la-femme-parfaite-à-un-détail-près.
Toujours la chute dans « Eux… », agrémentée d’un suspense intéressant. Il s’agit sans conteste de la nouvelle la plus réussie du recueil bien qu’elle ne soit ni fantastique ni SF. Un adolescent, qui se fait poursuivre par trois pédérastes, s’en tire in extremis. Mais la police ne croit pas à son aventure. Plus tard, alors qu’il est seul chez lui, un policier vient lui demander un complément d’information. Lorsque deux de ses collègues ferment la porte, l’adolescent les reconnaît…
Quant à « Dans la gueule du loup », le texte le plus long du recueil, il s’y trouve des passages très intenses mais l’ensemble est dénaturé par une écriture tout à fait inachevée. Dommage car, une fois réécrite, cette approche nouvelle de la relation homme/loup servirait de base à un très bon texte.
Devant ces constatations, tout comme devant celles que nous avions faites il y a deux ans, il ne nous reste qu’à espérer que l’auteur persévérera et, surtout, travaillera son écriture afin d’atteindre un certain niveau minimum. Je constate une certaine amélioration entre la production 1985 et celle de 1987 : il n’y a donc rien de perdu. Le travail et l’expérience donneront-ils raison à l’auteur un jour ? [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 100-102.