À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le narrateur se souvient d’un événement étrange qu’il a vécu en Gaspésie. Un soir, il avait aperçu un homme aux yeux lumineux en sortant de chez lui, plus l’avait croisé plus loin sur le bord de la route. Il l’avait vu enfin surgir devant son auto mais n’avait trouvé aucune trace de son corps, même s’il était certain de l’avoir frappé.
Commentaires
Au moment de la formation du fandom québécois dans les années 1970, Jean Ferguson a publié quelques textes fantastiques et de SF. Depuis lors, sa production dans ce domaine s’est tarie. « L’Homme aux yeux lumineux », qui appartient à cette époque, accuse fortement son âge. Cette nouvelle ne devait certainement pas paraître moderne au moment de sa première publication, tant le fantastique pratiqué par l’auteur était traditionnel, mais aujourd’hui, elle apparaît totalement sans intérêt.
Ce texte serait au moins supportable si l’auteur en avait fait un hommage aux conteurs fantastiques du XIXe siècle ou un pastiche de cette littérature orale populaire. Mais non ! Ferguson se prend terriblement au sérieux sans parvenir une seconde à convaincre le lecteur. La crédibilité d’une nouvelle de ce genre repose sur un habile mélange d’observations réalistes et de faits inexplicables. Un seul détail invraisemblable et c’en est fait de cette crédibilité recherchée. Un exemple ? Le narrateur emprunte une route de montagne asphaltée ! En Gaspésie par surcroît !
Le seul passage valable de cette nouvelle concerne la description sociale et géographique de la région. L’auteur évoque avec beaucoup d’attachement et de sensibilité la culture populaire nourrie de légendes de navires fantômes qui hantent le Golfe Saint-Laurent. Cette caution ne suffit pourtant pas à conférer à son texte un statut qui le rangerait tout naturellement dans ce patrimoine littéraire. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 86.