À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Après s’être réveillé en pleine nuit, un jeune garçon, Francisco de la Bastilla, constate que le miroir sur pied installé dans sa chambre, au lieu de réfléchir son image, s’ouvre sur un passage. En s’y engageant, il pénètre dans un monde inconnu et est métamorphosé aussitôt en homme-oiseau. Un lutin lui révèle la mission qu’il doit accomplir : aller porter au roi un message afin que celui-ci retrouve sa générosité.
Commentaires
Deux textes me viennent à l’esprit en pensant à l’homme-oiseau, image venue en droite ligne du mythe d’Icare. D’abord, le conte persan de Marie José Thériault, « Le Trente et unième oiseau », qui fige dans une forme éternelle une leçon de morale. Puis, « Les Voyages imaginaires » de Daniel Sernine qui met en scène des êtres humains dotés d’une paire d’ailes.
Le conte de Kathleen Giguère est plus proche de ce dernier quoiqu’il appartienne à l’univers du merveilleux. Son texte a été écrit dans le cadre d’un concours national lancé par le Musée de la civilisation dont le thème imposé était précisément l’Homme-Oiseau. Avec la fraîcheur et l’enthousiasme de ses quinze ans, Kathleen Giguère a écrit un conte sympathique qui, dans les limites qu’elle s’était fixées, est une réussite. En effet, la jeune auteure a privilégié la simplicité : la construction du récit est linéaire et ne s’embarrasse d’aucune intrigue secondaire. Contrairement à d’autres auteurs qui veulent tout mettre dans un seul texte, Kathleen Giguère ne perd pas de vue le seul objectif de la mission de son héros : se rendre chez le roi et lui redonner un cœur afin que le peuple qu’il gouverne retrouve sa joie de vivre.
Le succès de la mission de Francisco ne fait évidemment pas de doute mais cela importe peu. Le texte atteste que les jeunes sont encore capables d’idéalisme.
À part quelques expressions maladroites (« il accéléra considérablement sa vitesse »), le texte est bien écrit et ne traîne pas en longueur. Une belle initiative du Musée de la civilisation qui nous donne régulièrement à lire des textes qui appartiennent à notre champ de prédilection. En 1987, c’était Contes et récits d’aujourd’hui. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 95.