À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Isaac « Ike » Ouellet travaille comme stagiaire en vérification pour un cabinet de comptables. Lors d’un mandat aux Productions Ashem, il découvre qu’il a un homonyme dans la boîte, surnommé Zac. Un matin, Isaac Ouellet est frappé par une voiture devant l’établissement et meurt. Ike est stupéfait de voir que c’est lui, le stagiaire, qui est mort, et qu’il est devenu Zac…
Commentaires
Voici un texte de fantastique quelque peu scolaire, à la manière habituelle d’Hugues Morin. Ce dernier privilégie une plume toujours claire mais dépouillée, à l’image du style d’Isaac Asimov – auquel le texte fait d’ailleurs directement allusion. Si le style sans fioritures ajoute au réalisme dans la mesure où le texte est écrit à la première personne, il n’aide pas à susciter le frisson d’angoisse qu’on recherche souvent dans le genre fantastique.
L’auteur développe quand même le thème en fournissant une explication rationnelle : le narrateur a toujours été Zac, mais le choc émotif de voir son ami Ike tué a brouillé son esprit. Comme il se doit, un incident final infirme cette hypothèse. Mais face à cette contradiction interne, au lieu de baigner dans un doute todorovien, pour ma part je hausse les épaules, conscient qu’il ne s’agit que d’une histoire. L’approche stylistique d’Asimov, auteur apollonien et grand vulgarisateur, ne me semble guère convenir à un texte de fantastique classique où devrait régner un malaise né du mystère. [YM]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 135.