À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
[4 FY ; 6 HG]
Le Sac de Robert
Le Charbon vif
Le Boulanger s'enrichit
Puce est morte
L'Ours et le renard
Le Secret des animaux
Petit-Poucet
Les Deux magiciens
Le Cordonnier et la fileuse
La Reine bougonne
Autres parutions
Commentaires
Le titre ne laisse aucun doute. Il s’agit bien d’un recueil de contes des plus traditionnels comme c’est le cas aussi de Grand’mère raconte… du même auteur paru la même année. Mais qui dit conte ne dit pas nécessairement conte fantastique ou merveilleux. Il y a des contes moraux, des contes facétieux, des contes absurdes, des contes animaliers… Il y a tout cela dans Il était une fois de sorte que quatre contes seulement s’insèrent dans les genres de l’imaginaire. Ils font partie de la tradition européenne du conte et si Marius Barbeau les a recueillis de la bouche de conteurs québécois, les récits ne contiennent aucun élément qui évoque la nature ou la réalité québécoise.
« Petit Poucet », quoique différent du conte de Charles Perrault, n’en fait pas moins penser à son célèbre personnage. Le récit offert par Barbeau est une simple mise en garde adressée aux enfants pour qu’ils écoutent les conseils de leurs parents. On est loin de l’archétype ici.
Plus intéressant est le cas soulevé par « Les Deux magiciens » qui oppose un prince à un magicien. Il n’est pas dit que le magicien, qui enseigne l’art de la métamorphose au jeune homme, se sert de ses connaissances pour faire le mal. Par contre, le prince fait un mauvais usage de ses nouveaux talents pour voler les gens. Le magicien réprouve les agissements de son élève et veut lui donner une leçon. Un affrontement s’engage au terme duquel le prince l’emporte. Quelle morale ambiguë ! La conduite du prince est-elle moins répréhensible que celle du magicien ? Le maître est-il responsable de l’usage que fait l’élève de son enseignement ? Le statut social du prince prévaut-il sur celui du magicien ?
« Le Secret des animaux » fait partie de ces contes dans lesquels les animaux, doués de la parole, aident généreusement ou involontairement des humains à surmonter des obstacles. Ici, le secret des trois animaux auquel le pauvre jeune homme aveugle a eu accès lui permet de recouvrer la vue, de s’attirer la reconnaissance du roi et d’améliorer sa condition. Ce genre de récit souligne l’étroite relation entre le monde humain et le monde animal, ce dernier étant généralement bienveillant envers l’homme.
Enfin, « La Reine bougonne », comme ne l’indique nullement son titre, est une énième variation des exploits de Ti-Jean, héros emblématique, pourrait-on dire, de la culture populaire francophone en Amérique. Dans le présent conte, le héros se nomme Dom Jean mais il a toutes les caractéristiques de son modèle : travaillant, intelligent, rusé, sensible, dépourvu de malice sans pour autant se laisser manger la laine sur le dos. Et la reine dans tout cela ? Elle bougonne, ronchonne et se montre capricieuse et revêche, comme bien des reines dans ce type de conte « royal ».
Il était une fois, tout comme Grand’mère raconte…, est annonciateur de la série Les Contes du Grand-Père Sept-Heures que Barbeau publiera au cours des années 1950. [CJ]
Références
- Carpentier, Paul, Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec II, p. 544-545.