À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Hollifax, réalisateur de films en quête d’inédit, selon ses propres termes, arrive de nuit au manoir Bloodfield pour le visiter. Cette maison, autrefois hantée, est maintenant inactive… Mais l’est-elle vraiment ? Car le spécialiste de Bloodfield Manor, sir Edward, semble avoir de soudaines réticences à y faire entrer Hollifax. Celui-ci réussit toutefois à convaincre son guide et il pousse la porte, franchit le seuil… pour se retrouver sur le balcon, tandis que sir Edward court vers la voiture. Comment le vieil aristocrate a-t-il pu se retrouver là-bas en une seconde ?
Pas une seconde, non, quarante-cinq minutes. Hollifax a bel et bien visité la maison – selon les dires de son guide, puisque lui-même ne s’en rappelle pas – et il est soudain disparu. Au deuxième étage, là où on a rapporté le plus grand nombre de manifestations psychiques… Pour réapparaître sur le balcon, presque une heure plus tard.
Commentaires
J’ai un faible pour les histoires de maisons hantées, thème classique s’il en est. En général, l’ambiance de ces textes touche une corde sensible en moi : le refuge – la maison – devient l’ennemi et tout à coup, on n’est plus en sécurité nulle part… Mais dans « Les Images restent », rien de tel. Ici, la maison ne parvient jamais vraiment à inspirer la crainte. Sans doute parce que les manifestations qu’on lui attribue sont décrites à la façon froide et détachée d’un rapport de police !
À tout prendre, la maison ressemble davantage à un savant fou, expérimentant ses pouvoirs sur d’innocentes victimes. Mais encore une fois, puisque tout est expliqué par un personnage (une victime, qui aurait pu faire un récit horrifiant de son expérience dans la maison, mais qui s’avère hélas ! être une sorte de fan de son tortionnaire. Bye bye l’horreur !) au lieu d’être montré, le lecteur ne ressent que de la curiosité pour cette maison « consciente ». Curiosité qui sera déçue, le spectacle est assez court. Tant qu’à tomber dans l’analyse clinique, on aurait pu nous expliquer un peu plus à quoi rime toute cette affaire !
Je sais, je sais, le fantastique n’explique rien et c’est ce qui déstabilise son lecteur. Ici, on dirait le contraire : le texte n’explique rien parce que les auteurs semblent n’avoir pas su quoi dire d’autre pour tenter de renouveler le thème de la maison hantée. [JM]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 52-53.